Une meilleure prise en charge des victimes de violences intrafamiliales ?

Jeudi, 3 Février 2022

Au travers de son article intitulé « La prise en charge des victimes de violences intrafamiliales accuse encore trop de faiblesses », Arthur Sente met en exergue le manque de prise en charge des victimes de violences intrafamiliales dans les commissariats belges. Malgré la prise de conscience générale de l'importance de l'accompagnement des victimes, une enquête du Comité P, la « police des polices », affirme que l’accueil et l’assistance des victimes ne se sont pas (toujours) améliorés au cours des cinq dernières années en Belgique.

Entre février 2019 et juin 2020, le Comité P a mené une enquête de suivi auprès de plusieurs commissariats belges situés sur tout le territoire afin de dresser un état des lieux de la prise en charge des victimes. Le but était également de vérifier si les recommandations émises en 2015, lors d’une précédente enquête, avaient été suivies par les membres des services de police. Pour le journaliste Arthur Sente, la conclusion est nuancée et « le chemin à parcourir pour faciliter la vie des victimes et apporter un suivi adéquat aux faits de VIF (violences intrafamiliales) semble encore long ».

Vous pouvez consulter l’article ici (réservé uniquement aux abonnés du Soir)

Comment expliquer cette faiblesse d’action ?

L’article met en avant trois éléments : le manque de formation des policier·ère·s, l’absence ou l’isolement des policier·ère·s-référent·e·s en matière de VIF et enfin la collaboration difficile entre les services de police et les acteur·rice·s externes spécialisé·e·s.

Ainsi, le rapport du Comité P met en lumière « un manque structurel de connaissances », accompagné parfois par un « manque d’intérêt » chez des policier·ère·s qui ne voient pas forcément l’utilité de suivre les formations existantes en matière de VIF. Ce désintérêt marqué perpétue la mauvaise prise en charge des victimes et alimente la banalisation des violences intraconjugales qui ne sont pas (toujours) jugées comme nécessitant une déposition. Pour pallier à cela, les bureaux de police doivent depuis 2006 déployer un·e officier·ère de police de référence par commissariat afin d’informer et sensibiliser l’ensemble du corps policier sur les VIF. En pratique, Arthur Sente met en lumière le fait que plusieurs zones n’ont pas désigné ce·tte « référent·e » et que le rôle n’est pas très valorisé au sein du corps policier, suscitant peu d'enthousiasme chez les candidat·e·s. Enfin, le Comité P constate une collaboration lacunaire entre les services de police et les acteur·rice·s spécialisé·e·s dans les VIF, ce qui ne permet pas une prise en charge complète des victimes. Malgré la multitude d’acteur·rice·s existant·e·s, les services de police ne renvoient que peu, voire jamais, les victimes vers les services externes.

Notre contribution chez PLS

Engagé dans la lutte contre les violences intrafamiliales et conjugales, PLS constate également ce manque de collaboration entre les acteur·rice·s impliqué·e·s et souhaite s’investir auprès des femmes confrontées aux violences conjugales. Ces violences sont un fléau pour les femmes qui en sont les premières et principales victimes. Pour agir contre ce phénomène, PLS agit dans le cadre du projet européen ACTIV pour la réinsertion de ces femmes par l’emploi.

Dans cette optique, la Mission locale pour l’emploi de Bruxelles-ville, en collaboration avec PLS, organise le vendredi 4 février 2022 un hackathon dédié à la (re)mise à l’emploi des femmes confrontées aux violences conjugales. Plus d’informations disponibles ici.