Le racisme environnemental existe aussi en Europe

Jeudi, 14 Mars 2024

Une étude de Santé Publique France de février 2024 sur la santé des "gens du voyage" en Nouvelle-Aquitaine expose une réalité alarmante : leur santé précaire est étroitement liée à leur environnement de vie. Les politiques publiques d'accueil, souvent teintées de ce que l'on appelle le "racisme environnemental", jouent un rôle déterminant dans ces conditions, selon le juriste William Acker.

Le racisme environnemental, notion initialement conceptualisée aux États-Unis, fait désormais écho en Europe. Ce phénomène met en lumière le fait que ce sont souvent les populations les plus précaires, souvent racisées, qui subissent en premier lieu les conséquences du dérèglement climatique et de la pollution. Il englobe également les notions de justice environnementale et d'écoracisme.  

En Europe, des communautés racisées sont confrontées à une exposition disproportionnée aux risques environnementaux et à des politiques discriminatoires. Les populations vivant près d'installations industrielles polluantes, de décharges ou dans des zones urbaines manquant d'espaces verts, sont particulièrement vulnérables aux impacts du dérèglement climatique. 

Par exemple, à Huelva, en Espagne, l'une des plus grandes zones industrielles du pays, les quartiers environnants, habités principalement par des communautés immigrées et des travailleurs agricoles saisonniers, subissent une pollution de l'air, du sol et de l'eau, ainsi que des risques pour la santé liée à l'exposition à des substances toxiques

Bien que le racisme environnemental soit présent dans tous les pays européens, il reste un sujet largement méconnu et sous-discuté. Il est donc crucial de sensibiliser davantage à ce phénomène. Des exemples tels que la crise de l’eau à Mayotte, l’utilisation de chlordécone dans les Antilles françaises ou encore l'exportation de déchets européens vers les pays du Sud sont d'autres exemples illustrant l'ampleur de ce problème.