La mise en place d’un congé universitaire menstruel : une première à l’Université d’Angers !

Lundi, 25 Septembre 2023

L’Université d’Angers vient d’adopter une mesure novatrice : le congé universitaire en cas de règles douloureuses pour les femmes et les personnes à utérus. Cette initiative vise à améliorer le bien-être des étudiant·e·s en leur permettant de prendre jusqu’à 10 jours de congé menstruel par an, sans nécessité de fournir un certificat médical. 

Le congé menstruel est une autorisation accordée aux personnes menstruées pour s’absenter du travail ou des cours pendant la période de menstruation, en cas de règles douloureuses. C’est une mesure très peu répandue en France, et même en Europe. 

L’université d’Angers est donc pionnière dans la mise en place de ce dispositif qui fut sans surprise accueilli avec enthousiasme. Cela notamment parce que l’accès à un médecin peut être difficile pour les étudiant·e·s et que les professionnel·le·s de la santé ne sont pas toujours bien informé·e·s sur les règles douloureuses. Et pourtant ! Faut-il encore rappeler que les menstruations ont de forts impacts physiques et/ou psychologiques ? Pour illustration, une enquète menée par l’Ifop (Institut Français d'Opinon Public) en 2021 révelait que plus d’une femme sur deux souffrait de règles douloureuses ! 

Pour bénéficier du congé menstruel, les étudiant·e·s de l’Université d’Anger n’ont qu’à faire une simple déclaration via un espace numérique dédié du service de scolarité. L'objectif est d’éviter les sanctions liées aux absences injustifiées, telles que la perte de bourses ou de points dans les notes. En cas de douleurs pendant un jour d’examen, les étudiant·e·s auront la possibilité de passer une session de rattrapage. L’Université n’est pas inquiète des éventuels abus : le vice-président étudiant rappelle que chacun·e est conscient·e des implications de leurs absences sur la scolarité et que le bien-être qui découlera de la mesure doit être priorisé !

L’initiative de l’Université d’Angers marque un pas significatif vers la reconnaissance des besoins spécifiques des femmes et des personnes menstruées dans le milieu académique. Elle devrait servir d’inspiration pour les Etats membres de l’Union européenne qui pourraient suivre l’exemple de l’Espagne en adoptant des législations concernant le congé menstruel. 

En favorisant le bien-être des étudiant·e·s et en luttant contre les inégalités de genre associées aux règles douloureuses, de telles initiatives contribuent à créer des environnements plus inclusifs et équitables, façonnant ainsi une société plus juste et attentive aux besoins de tou·te·s.