En France, une initiative de marche contre l’antisémitisme qui divise
Une marche contre l’antisémitisme à l’initiative des président·e·s du Sénat et de l’Assemblée nationale, respectivement Gérard Larcher (Les Républicains-Droite) et Yaël Braun-Pivet (Renaissance-Majorité présidentielle). La manifestation aura lieu le dimanche 12 novembre conformément à une tribune publiée mardi 7 novembre. Cette annonce a lieu exactement un mois après l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël.
La participation de l’extrême droite dérange
Cet événement qui avait pour but de rassembler et de faire front face à la haine et les discriminations envers la minorité juive créé finalement la discorde au sein du corps politique français. Le Rassemblement national (RN) fut l’une des premières forces à confirmer sa présence dimanche. C’est ce qu’a affirmé Jordan Bardella, le président du parti, ainsi que Marine le Pen. Cette dernière avait notamment invité : « l’ensemble de nos adhérents et de nos électeurs à venir se joindre à cette marche ».
Cependant, un parti d’extrême droite à une marche destinée à la lutte contre l’antisémitisme fait tâche. Le parti avait été cofondé par un ancien Waffen-SS et Jean Marie Le Pen condamné 6 fois par la justice française pour antisémitisme et négationnisme. Le père de Marine Le Pen avait en particulier choqué en qualifiant la Shoah et les chambres à gaz de « détail de l’histoire ». Monsieur Bardella déclarait pourtant quelques jours auparavant que son ancien président n’était pas antisémite.
Mercredi, La France Insoumise (gauche) a déclaré qu’elle ne participerait pas à la marche, refusant d’apparaître aux côtés du RN. Cette décision ne fait pas l’unanimité au sein des forces de gauche, même si d’autres ont affiché leur opposition à la participation de l’extrême droite, à l’image du Parti Socialiste (PS) ou encore du Parti Communiste (PCF). Ils appelaient a former un « cordon républicain » afin de se distinguer du RN.
Au sein de la majorité présidentielle cette participation gêne également. Le porte parole du gouvernement, Olivier Véran, déclarait « le RN n’a pas sa place à cette manifestation ».
Une importation du conflit Israélo-Palestinien dans l’opinion publique européenne
La polémique s’inscrit dans un énième épisode sur le débat autour du conflit entre Israël et la Palestine. Les affrontements au Moyen-Orient divisent en Europe. Partout – Athènes, Madrid, Paris, Bruxelles, etc -- se multiplient les manifestations pro-israeliennes ou pro-palestiniennes. En France, le Ministre de l’Intérieur avait interdit les manifestations en faveur de la cause Palestinienne avant que le décret ne soit annulé par le Conseil d’Etat et laissé à l’appréciation des préfets.
Ces dernières semaines les actes islamophobes et antisémites ont connu une forte augmentation, acroissant les tensions entre les communautés.
En savoir plus:
Marche contre l’antisémitisme : « Nous ne défilerons pas à côté du RN », assurent la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat ; une partie de la gauche appelle à un « cordon républicain » (Article Le Monde, 08/11/2023)
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