Menstruations dans le sport : Wimbledon assouplit son code vestimentaire pour les joueuses

Jeudi, 6 Juillet 2023

Le plus vieux tournoi du grand Chelem permet enfin aux joueuses de porter des sous-shorts de couleur.

  • Un code vestimentaire très strict

Depuis la naissance du tournoi de Wimbledon en 1877, les joueur·euse·s portent du blanc, bien que l’obligation ne soit arrivée qu’en 1963. Cette obligation de porter du blanc concerne les vêtements, mais aussi les chaussures, les lacets, les semelles, les casquettes, les bandeaux, les bracelets et les chaussettes


Wimbledon a toujours été très stricte quant au respect de cette règle : en 2007, la joueuse française Tatiana Golovin a été autorisée à poursuivre la compétition malgré ses sous-shorts rouges. En effet, à l’époque, le code vestimentaire ne s’attardait pas à la couleur des sous-vêtements des joueur·euse·s. Mais Wimbledon s’était alors empressé de resserrer ses règles.


Cependant, en novembre 2022, le conseil d’administration du All England Club, qui organise le tournoi, a voté à l’unanimité pour que les femmes puissent porter des sous-vêtements de couleur afin d’atténuer l’anxiété liée aux règles. Dorénavant, le règlement stipule qu’ « une exception est prévue pour les joueuses qui sont autorisées à porter des sous-vêtements unis, de couleur moyenne ou foncée, à condition qu’ils ne soient pas plus longs que leurs shorts ou leur jupe ».

  • L'anxiété provoquée par le port de vêtements blancs


Le changement du code vestimentaire intervient après de nombreuses critiques ces dernières années : à l’été 2022, des manifestations « Address the dress code » ont eu lieu à l’extérieur du stade. La multiple championne du tournoi Billie Jean King et l’entraîneuse Judy Murray ont également dénoncé publiquement l’obligation de porter des vêtements blancs pour les femmes.
L’obligation de porter des sous-vêtements blancs et l’inquiétude d’avoir des traces sur ses vêtements était une source de stress en plus à gérer pour les joueuses. Certaines joueuses en venaient même à prendre la pilule contraceptive sans interruption pour s’assurer de ne pas avoir leurs règles pendant le tournoi.

Au-delà d'un code vestimentaire, cette décision ouvre un débat plus large autour du tabou de l'impact des menstruations sur la pratique sportive chez les femmes et  jeunes filles.