Misogynoir digitale

Misogynoir digitale : En finir avec la déshumanisation des femmes noires sur les réseaux sociaux

Juillet 2023

Dans son nouveau rapport sur la misogynie numérique, l’organisation britannique Glitch explore spécifiquement les intersections des abus que les femmes noires subissent en ligne. Ce rapport énonce également une série de recommandations pour créer une expérience en ligne plus sûre et sereine pour ces femmes.

Glitch est une organisation caritative britannique qui lutte contre le harcèlement en ligne avec une attention particulière portée aux femmes noires et personnes marginalisées.        

Dans son dernier rapport, publié le 19 juillet dernier, l’organisation révèle que suite à l’analyse de près d'un million de messages sur cinq plateformes (Twitter, Facebook, Instagram, 4plebs (4chan) et Gab), environ 20 % des messages étaient "hautement toxiques", ce qui équivaut à plus de 1 000 messages par jour.           

Cette analyse révèle également que les messages sur les femmes sont significativement plus toxiques que la moyenne des messages sur les médias sociaux. Parmi ceux-ci, Glitch a constaté qu'il y avait plus de 9 000 messages hautement toxiques de plus sur les femmes noires que sur les femmes blanches.

C’est ce qu’on appelle la misogynoir digitale ou numérique. Le terme misogynoir a été  créé par la chercheuse et militante afro-américaine Moya Bailey pour reconnaître les discriminations dont sont victimes les femmes noires en raison de leur sexe et de leur couleur de peau. La misogynoir numérique est la déshumanisation continue, incontrôlée et souvent violente des femmes noires sur les médias sociaux, ainsi que par d'autres formes telles que la discrimination algorithmique.

Pourtant, comme le précise ce rapport : « la majorité des recherches et des politiques sur la sécurité en ligne menées par la société civile, les gouvernements et les entreprises technologiques continuent d'ignorer la nature raciale et sexiste des préjudices et des abus en ligne, ce qui signifie que les efforts actuels des entreprises technologiques et des gouvernements pour lutter contre la radicalisation et rendre les plateformes en ligne plus sûres pour tout le monde passent à côté d'un élément clé de la haine en ligne. »       
 

Démanteler la misogynoir (numérique ou non), devra passer par des actions à la fois top down et bottom up. C'est pourquoi Glitch énonce une série de recommandations et appels à l’action pour 4 groupes d’acteur·rice·s :

1. Les entreprises technologiques
2. Les gouvernements et organisations intergouvernementales
3. Les organisations de recherche et de la société civile
4. Les communautés en ligne et les citoyens numériques

Ces recommandations ainsi que tous les résultats de cette recherche sont à lire dans le rapport de Glitch.

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