Lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales : une responsabilité collective !

Jeudi, 11 Avril 2024

En Belgique, ViGylence, un jeu vidéo gratuit conçu par l'ASBL Arts&Publics, vient d'être lancé pour sensibiliser les jeunes aux violences gynécologiques et obstétricales. Au même moment, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB) lance une campagne de sensibilisation pour des soins gynécologiques et obstétricaux respectueux. Ces initiatives visent à mettre en lumière ces violences systémiques encore trop méconnues, masquées ou sous-estimées. 

Pour rappel, les violences obstétricales et gynécologiques peuvent être définies comme « un ensemble de gestes, de paroles et d’actes médicaux non appropriés ou non consentis qui touchent à l’intégrité physique et mentale des femmes de façon plus ou moins sévère ».

Ces initiatives belges s'inscrivent dans le contexte d'une résolution adoptée par le Conseil de l'Europe en 2019, appelant à une action concertée pour lutter contre ces violences. Cette résolution, qui reconnaît les violences obstétricales comme un problème systémique, exhorte les États membres à mettre en place des mesures préventives et à assurer un traitement respectueux des patient·e·s. 

De plus, la dimension européenne de cette lutte a été soulignée par l'adoption de la résolution par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, regroupant des représentants de 52 pays, y compris des observateurs tels que le Canada, le Mexique et le Japon. Ces discussions ont mis en lumière les pratiques patriarcales et sexistes encore présentes dans les soins obstétricaux à travers le continent. 

En Belgique, cette prise de conscience politique se matérialise également par le récent rapport d'information adopté au Sénat, fruit d'un travail multipartite. Parmi ses 93 recommandations figure la reconnaissance explicite des violences gynécologiques et obstétricales comme une forme de violence de genre, ainsi que la nécessité de collecter des données pour mieux comprendre l'ampleur du problème. 

Ces initiatives, tant au niveau européen que belge, témoignent d'une volonté croissante d'inciter les professionnel·le·s de la santé à garantir que les femmes restent actrices de leur santé, en les informant, en les écoutant et en demandant leur consentement tout en sensibilisant l'ensemble des citoyen·ne·s, jeunes et adultes, à cette réalité souvent méconnue mais dévastatrice.