HeHop : une application mobile pour enrayer les violences faites aux femmes !

Mercredi, 4 Septembre 2019

Chaque jour, 200 femmes sont victimes de viol ou tentatives de viol en France. Pour faire face à cette violence inouïe, des initiatives s’appuyant sur la technologie mobile voient le jour. Dissimulées dans de simples applications, elles permettent aux victimes d’appeler à l’aide ou encore d’enregistrer des preuves de leur agression. Une véritable révolution dans la lutte contre les violences faites aux femmes !

Une aide cruciale vers la reconnaissance des victimes

Entre 1994 et 2016, les condamnations pour viol et/ou agressions sexuelles ont chutées de 40% quand le nombre de plaintes classées sans suite faute de preuves s’est élevé à 73%. Des chiffres alarmants qui traduisent une réalité cruelle, la non-reconnaissance de nombreuses victimes.

Aussi, afin de lutter contre l’impunité des agresseurs l’application Hehop vise à permettre aux victimes d’enregistrer leur agression. Sécurisée par la méthode du blockchain, les informations sont encodés et non traficables. Dans sa première version, l'enregistrement se fait à partir du moment où la victime appuie sur un bouton de son téléphone. D'autre part, les concepteurs travaillent déjà sur une seconde version, afin de faciliter d'avantage l'usage de l'application, dans laquelle l'enregristrement se déclencherait dès que la victime prononcerait un mot clé "pré-enregistré".

Pour mener à bien ce projet, les développeurs de Hehop viennent de lançer une campagne de financement. Grâce à cette technologie prometteuse un nouvel horizon semble s'ouvrir pour les victimes et la justice, n'hésitez pas à aller les soutenir !

Une protection en « temps-réel »  qui fait débat

D’autres applications proposent, elles, d’agir en « temps réel ». Les versions sont diverses et proposent des services d’enregistrement, d’appel vers les secours ou encore de géolocalisation. L’application la plus reconnue en la matière par les associations d’aide contre les violences faites aux femmes est App-Elles. Lors d’une agression, qu’elle soit dans la rue ou chez elle, l’application permet à la victime de prévenir une personne dite « de confiance » qui pourra écouter la conversation, la géo-localiser pour lui venir en aide ou alerter les secours. L’application vise à la fois à porter secours mais aussi à dissuader les agresseurs.

Cependant, la prudence reste de mise dans le domaine des applications contre les violences faites aux femmes suite à l’émergence de nombreux points de débat autour de certaines. En effet, toutes les applications mises sur le marché n’ont pas forcément été conçues par des spécialistes du domaine (associations/psychologues) et ont minimisé certains risques. C’est le cas notamment des applications qui proposent l’intervention d’un « ange gardien ». Toute personne, peut s’enregistrer en tant que tel et recevoir les données de géolocalisation d’une victime pour lui venir en aide. Une idée qui questionne à la fois sur la capacité d’une personne non formée à assumer ce rôle et aux possibles débordements déjà observés.

Plus inquiétant encore, certains s’inquiètent des propositions de monétisation de certaines applications. L’application Smart Shield, qui devrait proposer son application au prix d’un abonnement de cinq euros par mois. Une somme non négligeable qui interroge sur l’accès aux femmes les plus démunies et qui, plus largement, soulève un questionnement éthique : la sécurité des femmes doit-elle devenir un marché ?

Les avancées sont néanmoins réelles et l’enjeu est crucial, il faut donc bien se renseigner pour choisir la bonne application !