« Sans-abrisme au féminin : sortir de l’invisibilité » : une nouvelle étude sur la précarité des femmes à Bruxelles

Janvier 2022

20% des personnes sans-abris sont des femmes et 17% sont des mineur·e·s (souvent des enfants qui accompagnent leur mère). Pourtant, les femmes sont grandement invisibilisées de cet espace public. Comment expliquer ce paradoxe ? Retour sur une étude-action réalisée par Élodie Blogie, soutenue par l’asbl L’Ilot.

Dans le cadre de son travail pour l’asbl L’Ilot, Élodie Blogie a travaillé sur le cas des femmes sans-abris à Bruxelles. Dans une étude-action intitulée « Sans-abrisme au féminin : sortir de l’invisibilité – Recherche-action sur les violences faites aux femmes les plus précaires (sans-abri) et préfiguration d’un centre de jour pour femmes », elle met en lumière les violences faites aux femmes les plus précaires, violences souvent invisibilisées dans la sphère publique. Présentée devant les parlementaires bruxellois le 13 janvier 2022, l’étude livre une série de recommandations qui visent à offrir des solutions dignes et durables aux femmes sans-abris.

Téléchargeable ici (uniquement en langue française).

Que contient l’étude-action ?

L’étude est principalement constituée de deux parties. La première partie relate le vécu des femmes sans-abris, ainsi que les accompagnements dont elles peuvent bénéficier à Bruxelles. Le terrain de recherche se base sur une série d’entretiens menés avec des associations du secteur du sans-abrisme, des associations féministes, des associations qui accompagnent des personnes en situation de prostitution ou encore des associations qui aident les personnes en migration. La deuxième partie est davantage basée sur les recommandations qui découlent de l’étude. Élodie Blogie y développe l’idée de la création d’un centre d’accueil de jour pour femmes, principale recommandation de l'autrice.

« Un centre de jour par et pour les femmes »

L’étude met en exergue ce manquement structurel dans l’accompagnement des femmes sans-abris. Actuellement, il n’existe pas de structure qui réponde de manière spécifique à la problématique de ces femmes, c’est-à-dire en tenant compte des rapports de domination et des violences basées sur le genre. La création d’un centre d’accueil de jour uniquement pour femmes permettrait ainsi d’ériger une « safe place » où les femmes seraient entourées par des professionnels formés à la dimension du genre et aux problématiques qui y sont liées. Il viserait à répondre en même temps à l’urgence de la situation, avec des services de base, mais aussi à favoriser l’émancipation et l’autonomie des femmes en les considérant comme des actrices.

Pays: 

Belgique