Pourtant fondamentaux et consacrés par une multitude de textes juridiques, les droits humains semblent souvent secondaires dans l’appréciation d’une situation jugée inextricable. Grâce à ce nouvel outil, les personnes qui tentent de sortir de situations de violences domestiques en Angleterre et au Pays de Galles sont désormais mieux équipées pour faire valoir le droit à une vie digne et paisible, en s'appuyant sur le corpus des droits fondamentaux qui sont rappelés dans cet outils. 

Prendre conscience de ses droits fondamentaux

Par ailleurs, constatant les chiffres révoltants – citons cette dure réalité : au Pays de Galles et en Angleterre, deux femmes sont tuées chaque semaine par un (ex-)partenaire – il semble très utile de rappeler que les services publics et services sociaux ont le devoir de faire respecter ces droits humains de façon égalitaire et impartiale. Ce nouvel outil permet ainsi à toute personne victime de violences domestiques de faire la lumière sur ses propres droits, de prendre confiance, d’être entendue et, dans une autre mesure, de se reconstruire. POUR LA SOLIDARITÉ-PLS croit fermement en la nécessité d’assurer la protection et le rétablissement d’une vie digne et respectée pour toutes les personnes confrontées à des violences basées sur le genre.

► Pour en savoir davantage sur les actions du BIHR et sur ce nouvel outil, vous pouvez retrouver le compte-rendu que PLS a rédigé à la suite de ce webinaire en fichier attaché.

Et ailleurs en Europe ? 

Les violences domestiques ne sont évidemment pas des phénomènes isolés et ne se concentrent bien-sûr pas non plus sur le seul territoire britannique.

En Suisse, une personne décède toutes les deux semaines sous les coups de son (ex)-partenaire. En France, ce sont 176 personnes qui ont été tuées par leur conjoint en 2019 (84% d'entres elles étant des femmes). Par ailleurs, elles sont en moyenne 213.000 chaque année à subir des violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint. L'Espagne quant à elle, est à l'avant-garde sur les questions de violences domestiques en Europe. Tout un arsenal législatif y est en effet dédié depuis 2004 et les violences conjugales ont été significativement réduites depuis. Notons tout de même que 50 femmes ont malgré tout perdu la vie sous les coups de leur conjoint en 2019. En Belgique, ce ne sont pas moins de 45.000 dossiers qui sont enregistrés chaque année par les parquets pour faits de violences domestiques. Et parce qu'il n'est jamais vain de rappeler que ce type de violences n'est pas seulement physique, on retrouve des faits de violences psychologiques au sein d'un couple sur huit en Belgique.

À l'image du BIHR, de nombreuses initiatives et projets s'organisent pour désamorcer ce triste fléau. Au Luxembourg où 849 interventions policières ont été recensées en 2019, un vaste programme a été lancé par le gouvernement pour endiguer ces violences. Celui-ci s'oriente autour des auteurs de telles violences en proposant des formations de 80 heures, étalées sur une dizaine de semaines. Des initiatives sont également engagées dans les perspectives d'un "après". PLS est à cet effet coordinateur du projet ACTIV, qui tend à favoriser le retour à l'emploi des femmes confrontées aux violences domestiques. Une boite à outils sera alors développée à destination des entreprises et structures impliquées dans la réinsertion de ces femmes. Un livre blanc de recommandations concrètes et destinées aux décideurs européens sera également développé afin de soutenir au plus près les survivantes d'ici l'année 2022.