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L'intégration des migrants par le travail : inclusion sociale et intérêt commun

Mardi, 20 Février 2018

Alors que la répression envers les migrants s'intensifie en Europe, à travers les politiques de nombreux gouvernements, les difficultés d'intégration et d'inclusion sociale sont les causes les plus souvent exprimées. Cependant, une solution existe afin de résoudre ces difficultés : l'intégration par le travail, qui est aujourd'hui portée par divers projets nationaux.

Les discours haineux et répulsifs envers les migrants, et plus généralement envers les étrangers, arborent souvent la même allure ; on se plaint que ceux-ci, "les autres", malgré leur présence illégitime sur le territoire national, n'hésitent pas à voler les emplois et les avantages sociaux des citoyens nationaux. On instaure alors la figure du migrant comme incompatible avec le monde du travail, puisque le cas échéant, cela est négatif pour la société. Or, qu'existe-t-il comme meilleur moyen pour s'intégrer dans une société que d'y vivre et d'y travailler au même titre qu'un citoyen lambda ?

Une justice sociale et équitable nécessaires au bien-être social

L'Organisation internationale du travail (OIT), dans une déclaration du 20 février 2018, exorte les instances décisionnelles des pays concernés à organiser une gestion plus juste et plus efficace des migrations de main-d’œuvre. En effet, les migrants sont encore énormément sujets à des inégalités et des injustices lorsqu'ils se retrouvent confrontés à leur intégration sur le marché de l'emploi. Cette déclaration fait l'état de plus de 150 millions de travailleurs migrants dans le monde. Il est alors facile d'imaginer que la proportion de ceux-ci concernant les pays européens est importante, au regard de la pression migratoire incessante subie ces dernières années par le vieux continent. Le constat est alarmant, ces migrants éprouvent d'énormes difficultés à s'intégrer aux marchés du travail nationaux, et lorsqu'ils y parviennent, c'est très souvent dans la peine. Exploitation, discrimination et violence sont récurrentes dans ces environnements dangereux, insalubres et dénués de droit.

Néanmoins, comme le stipule l'OIT, un traitement juste et équitable des migrants dans le monde du travail est nécessaire et constitue un élément essentiel de la préservation du tissu social et du développement durable. En effet, une intégration des migrants par le travail serait en fait potentiellement bénéfique pour une société, contrairement aux idées reçues. Les communautés nationales peuvent faire en sorte que l'intégration des migrants par le travail soit bénéfique à la fois pour ceux-ci que pour la communauté en question. Certains acteurs en France, issus du public ou du privé, commencent à le comprendre et envisagent peu à peu cette éventualité comme une réponse aux enjeux migratoires.

Des initiatives porteuses d'espoir pour l'inclusion par le travail

Dans cette optique, le Gouvernement français s'est muni d'un rapport mené par un député d'Île-de-France, Aurélien Taché, censé dévoiler les grandes lignes de la nouvelle politique immigration-asile. Ce rapport insiste sur les aspects d'inclusion sociale et d'accompagnement des réfugiés, éléments qui doivent être considérés par la France, afin d'assurer une intégration réussie. Parmi les recommandations faites par le député, les plus importantes portent sur l'apprentissage du français et de la France, c'est à dire une intégration civile et civique, et une amélioration de l'insertion professionnelle. À ce sujet, l'élu souhaite offrir aux nouveaux venus "un accompagnement global, incluant notamment l'accès au logement et à l'emploi, d'une durée moyenne d'un an". Cela passerait par des contrats avec les branches professionnelles, des "partenariats avec les grandes entreprises", mais aussi des reconnaissances partielles de qualifications et un accès plus facile à certaines professions (notamment médicales ou dans la fonction publique).

Dans la même dynamique, le programme HOPE mis en place par l'État français depuis l'été 2017 est un exemple de bonne pratique et de réussite. Hope, qui est l'acronyme du programme "Hébergement, orientation, parcours vers l’emploi" a pour objectif de favoriser l'insertion des réfugiés par l'apprentissage concret d'un métier. Une formation gratuite est dispensée à ces personnes, à l'issue de laquelle ils obtiennent un diplôme reconnu par l'État, ce qui favorise grandement leurs démarches administratives, sociales et personnelles pour leur intégration en France.

Cette piste de l'inclusion par le travail représente donc de véritables perspectives d'avenir à la fois pour les migrants et pour les institutions nationales. Les démarches de l'État français sont donc à suivre de près, avec l'espoir que le volet répressif ne prenne pas le pas sur le volet humaniste de cette politique. Pour qu'enfin, les politiques comme les migrants, puissent aperçevoir à travers des programmes comme Hope, une lueur d'espoir.