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Le congé paternité de 28 jours en France, une avancée timide à l'échelle européenne

Vendredi, 25 Septembre 2020

Mardi 22 septembre 2020, le Président de la République française a annoncé l’allongement du congé paternité de 11 à 28 jours. L’occasion de rappeler que de nombreux pays européens comme la Belgique sont en retard dans ce domaine.

Une avancée sociale …

La France va instaurer un congé de paternité de 28 jours, soit 18 jours de plus qu’en Belgique. Au-delà du simple coup de communication, le gouvernement français affirme que c’est « une première étape ». La réforme prendra effet à partir du 1er juillet 2021. 4 semaines, on est donc loin de la proposition du rapport français « 1000 premiers jours de l’enfant » de 9 semaines. De plus, on n’aborde ni la question du congé parental ni la problématique de la garde des enfants. Deux phénomènes qui, lorsque le service public est défaillant, stigmatisent les femmes. On est donc loin d’assister à un changement des mentalités dans nos sociétés.

… à relativiser par rapport à la situation en Europe

Avec la mise en place de ce nouveau congé paternité de 28 jours dont 7 obligatoires, la France reste loin de pays comme la Norvège qui accorde 15 semaines de congé au deuxième parent ou l’Espagne qui a instauré en 2019 un congé paternité de 8 semaines rémunéré à 100 % du salaire. La Suède affiche 480 jours de congés à partager entre le père et la mère, avec 60 jours réservés à chacun.e en maintenant leur salaire à 80%. En Allemagne, les parents disposent d'un "crédit" d’un an et deux mois. En Finlande, les deux parents auront 164 jours de congés chacun à partir de l’automne 2021.

La Belgique à la traîne

En Belgique, la Ligue des familles prône un allongement du congé de paternité et de coparentalité à 15 semaines, soit 75 jours, l'équivalent du congé de maternité.

« Dans une situation de naissance, il y a toutes une série de tâches nouvelles qui, si le papa est absent, sont prises en charge par la maman, c'est une question d'égalité de genre au sein du couple mais aussi sur le marché du travail, on sait bien que les femmes y sont discriminées à partir du moment où elles ont leur premier enfant, toutes les études le prouvent » - explique Christophe Cocu, président de la Ligue des Familles.

En 2018, L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) soulignait la complexité du système actuel et prônait une réforme en vue de l’uniformiser. Le gouvernement Vivaldi pourrait doubler le congé de paternité afin d’équilibrer la charge des tâches ménagères entre les hommes et les femmes, une problématique mise en lumière dans un rapport de l'IEFH

« Pour les hommes ayant un emploi et de jeunes enfants, un jour de semaine moyen, la charge de travail comprend seulement 2 heures 30 de temps consacré aux tâches ménagères, aux soins des enfants et à l’éducation, tandis que les femmes y consacrent près de 4 heures 30 par jour de semaine. »

À l’image de la société française, la société belge stigmatise les femmes. Ainsi, les mères solos (qui représentent près de 90% des familles monoparentales) sont davantage touchées par le risque de précarisation du fait de revenus insuffisants et du renforcement des inégalités de genre. La société belge reste encore très patriarcale et les stéréotypes de genre sont fortement ancrés. Ainsi, chez les parents solos, seul.e.s en charge de leur famille, l'entourage (et la société !) aura tendance à valoriser le rôle du papa et à banaliser celui de la maman, avec pour conséquence plus de soutien au premier et davantage de préjugés à l'encontre de la seconde. 

Afin de surmonter ces défis, POUR LA SOLIDARITÉ-PLS s’engage, notamment à travers le projet régional MONOP' sous l’égide du Service public régional de Bruxelles (SPRB), à fournir aux familles monoparentales et aux professionnel.le.s qui les soutiennent un accès facilité à l'ensemble des informations disponibles en matière de monoparentalité en Région bruxelloise.