Dans le projet de loi, aucune exception : les cas de viol ou d’inceste ne donneront pas le droit à l’avortement. Les seules possibilités concernent les cas d’urgence vitale pour la mère ou d’anomalie létale du fœtus. Les médecins qui pratiqueront l’avortement encourront une peine de prison de dix à quatre-vingt-dix-neuf ans. Par cette loi l’avortement redevient un crime.

L’adoption de ce texte suit les positions pro-life de Donald Trump qui a déjà parlé de « meurtre » pour désigner un avortement. Il accompagne aussi la tendance générale aux États-Unis d’un retour en arrière concernant la législation sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) :

• Le Kentucky et le Mississipi ont « interdit les avortements dès que les battements du cœur du fœtus sont détectables, soit environ à la sixième semaine de grossesse ».
   
• Plus de 300 nouvelles mesures ont été appliquées par vingt-huit États états-uniens depuis janvier 2019 pour restreindre l’accès à l’avortement.

L’objectif à long terme des promoteur.rice.s du texte est de parvenir devant la Cour suprême des États-Unis pour qu’elle modifie sa jurisprudence sur l’avortement issue de sa décision de 1973 « Roe v. WadeI ».

Les défendeurs de ce texte espèrent surfer sur la vague conservatrice imposée par Donald Trump à la suite de la nomination de deux nouveaux juges à la Cour suprême : Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh. Rappelons tout de même que la désignation de Kavanaugh avait été compromise après des accusations d’agression sexuelle de deux femmes.

À la suite des mouvements #MeToo et #Time’s Up contre les violences et les harcèlements sexuels, les droits des femmes aux États-Unis reculent davantage qu’ils ne progressent démontrant que les avancées ne sont jamais acquises...