Journée internationale des migrant·e·s : L’Europe face à ses contradictions et ses responsabilités
Ce 18 décembre marque la Journée internationale des migrant·e·s, l’occasion pour sensibiliser aux parcours migratoires, déconstruire les stéréotypes et donner la parole à celles et ceux qui sont trop souvent marginalisé·e·s, stigmatisé·e·s et dont les droits sont bafoués.
La journée internationale des migrant·e·s, mais pas en Europe
La Journée internationale des migrant·es, célébrée chaque 18 décembre, trouve son origine dans l’adoption, en 1990, de la Convention internationale sur la protection des droits de tou·tes les travailleur·euses migrant·es et des membres de leur famille par l’ONU. Entrée en vigueur en 2003, cette convention établie un cadre juridique visant à garantir l’égalité de traitement entre les migrant·es et les nationaux, en assurant des conditions de travail et de vie dignes. Cette journée a pour but de sensibiliser aux parcours de migration, mais aussi de déconstruire les clichés qui entourent les migrant·es.
La Convention reste toutefois largement ignorée par les pays européens, aucun État membre de l’Union européenne ne l’ayant ratifiée. Ce refus témoigne d’une réticence à s’engager officiellement, révélant une réalité où les droits des migrant·e·s sont souvent relégués au second plan. L’Europe, malgré son discours sur les droits humains, peine à considérer ces personnes comme des individus à part entière, perpétuant des inégalités et des discriminations structurelles.
Une vision des populations migrantes mouvante au grès des différents contextes
Ces dernières années, on observe une montée inquiétante des discours stigmatisants des migrant·es, alimentée par la place grandissante de l’extrême droite dans le débat public. Pourtant, la perception des migrant·es par la société a évolué au fil des siècles selon les contextes économiques, politiques et sociaux. À plusieurs moments de l’histoire, les migrant·es ont été désigné·e·s comme responsables des difficultés économiques ou sociales, notamment durant les périodes de crise, comme dans les années 1930. À l’inverse, dans les années 1950 et 1960, iels étaient perçu·e·s positivement, comme une main-d’œuvre essentielle pour reconstruire et dynamiser les économies européennes. L’Europe a ainsi longtemps alterné entre un accueil pragmatique des migrant·e·s lorsque le besoin s’en faisait sentir et un rejet marqué en période de tensions. Cette vision fluctuante témoigne d’une incapacité à reconnaître les migrant·e·s comme des êtres humains porteurs de droits et de dignité, plutôt que comme une variable économique ou politique.
Bâtir un système d'accueil
Le nombre de migrant·e·s ne cessera d’augmenter dans les années à venir, en raison de l’intensification des conflits, mais surtout à cause du réchauffement climatique. Ce dernier rend déjà de nombreux territoires inhabitables. Face à ces migrations inévitables, l’accueil des migrant·e·s doit devenir une priorité. Il est essentiel de construire un système d’accueil juste et solidaire, où chaque personne, quelle que soit son origine ou sa situation, puisse trouver refuge et accéder à des droits fondamentaux.
Pour mieux comprendre les politiques actuelles d’asile et d’immigration, tout en déconstruisant les idées reçues, PLS a mené une étude sur le sujet, accessible ici.
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