Face à des conditions de travail indécentes, les femmes de chambres se mobilisent

Mardi, 29 Octobre 2019

Sous-traitance, cadences infernales, mal de dos ou encore heures supplémentaires non payées sont le lot quotidien de nombres de femmes de chambres aujourd’hui. Face à des conditions de travail inacceptables certaines ont décidé de faire grève pour dire stop à l'instar des femmes de chambres de l’hôtel Ibis Batignolles.

« La sous-traitance c’est de la maltraitance »

Dans une profession quasi-exclusivement féminine,  les conditions de travail se sont profondément dégradées ces dernières années. En cause ? La sous-traitance croissante des services d’entretiens par les hôtels à des entreprises spécialisées. Si cela représente une aubaine financière pour ces derniers qui réalisent de grandes économies, les droits des femmes de chambre en pâtissent ; elles se voient priver de l’accès aux accords d’entreprises, du treizième mois ou encore du panier repas.

Cette externalisation a aussi des répercussions sur la santé des femmes de chambres qui doivent assumer des cadences toujours plus rapides, environ 3,5 chambres par heure, pour des salaires toujours plus bas voire inexistants. Souvent à temps partiel, nombres d’entre elles développent des douleurs musculaires sans réellement avoir la possibilité de se soigner.

Face à cette situation insoutenable, des grèves ont éclaté dans plusieurs hôtels ces dernières années.

Une réponse politique incertaine

En juin dernier, la secrétaire d’Etat à l’égalité Femme-Homme avait annoncé sa volonté de « défendre les femmes de chambre ». Elle a ainsi annoncé la création d’une commission de réflexion autour de la situation des femmes de chambre en France.

Pour autant, rien n’est fait puisqu’elle a annoncé dans le même aux grévistes de l’hôtel Ibis Batignolles qu’elle ne voulait se mêler des choix économiques d’externalisation faits par les entreprises, plongeant la situation dans une impasse.

Zoom sur la grève à l’hôtel Ibis Batignolles

La dernière grève en date se déroule à l’hôtel Ibis Batignolles, situé dans le 17ème arrondissement de Paris. Entamé le 17 juillet 2019, la grève a été proclamée pour une durée illimitée dans l’attente d’une réponse satisfaisante de la part de la direction.

Employées par la société STN, les femmes de chambres subissent des cadences infernales et doivent effectuer des heures supplémentaires non payées. Fatiguées par le manque de reconnaissance de leur travail et des conditions inhumaines, elles réclament d’être réintégrées en tant que salariées au sein de l'hôtel. Si STN, a bien proposé des accords contenant notamment une revalorisation de salaire, les grévistes les ont été rejetés car insuffisants.

Une manifestation de soutien se tiendra à Paris le 31 octobre.