Esclavage moderne, héritage de la traite transatlantique

Lundi, 27 Mars 2023

La Journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves du 25 mars rend hommage à celleux qui ont souffert et sont mort·e·s aux mains du système de l'esclavage. Cette commémoration invite à faire du souvenir des victimes et des combattant·e·s d’hier une source d’inspiration pour mettre fin à l’héritage raciste de l’esclavage présent aujourd'hui.

Le 17 décembre 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé par sa résolution 62/122 qu'à partir de 2008, le 25 mars serait chaque année la Journée internationale de célébration de l'abolition de la traite transatlantique des esclaves. La traite transatlantique des esclaves s'est étalée sur plus de 400 ans. D’après les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), cette traite a déraciné 15 à 20 millions d’Africain·e·s qui ont été emmené·e·s de force dans les Amériques et les Caraïbes.

La traite transatlantique des esclaves a eu une influence considérable sur le cours de l’Histoire. Pourtant, les conséquences à long terme dans le monde de ce commerce de quatre siècles, mais aussi la contribution des esclaves à l’essor économique des sociétés érigées sur leur servitude, sont peu ou mal enseignées. Cette Journée est donc une invitation :

  • à honorer la mémoire de celleux qui ont perdu leur vie à cause de l'esclavage
  • à l'examen des causes, conséquences, et enseignements de la traite transatlantique des esclaves  
  • à une analyse des rapports de force et interactions générées par une telle traite des êtres humains entre l'Afrique, l'Europe, les Amériques et les Caraïbes
  • à sensibiliser le public aux dangers du racisme et des préjugés que cet esclavage a engendré.
     

Quid de l'esclavage aujourd'hui ?

Bien qu'il n'existe pas de loi définissant l'esclavage moderne, cette expression englobe selon l'Organisation des Nations Unies (ONUtoutes les situations d'exploitation dans lesquelles une personne ne peut pas refuser ou partir en raison de menaces, de violence, de coercition, de tromperie ou d'un simple abus de pouvoir. On retrouve donc derrière ce terme des pratiques telles que le travail forcé, la servitude pour dettes, le mariage forcé et la traite des êtres humains.

Aujourd'hui, cet esclavage moderne se retrouve dans presque tous les pays du monde et dépasse les frontières ethniques, culturelles et religieuses. Les dernières estimations de l'Organisation internationale du Travail (OIT) montrent que le travail forcé et les mariages forcés ont considérablement augmenté au cours des dernières années : 50 millions de personnes ont été victimes d’une forme d’esclavage moderne (chiffres de l'ONU) en 2021, soit 10 millions de plus qu’en 2016.

Il est donc primordial comme le souligne, Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO, que « toutes ces commémorations nous invitent à nous mobiliser encore et toujours pour définitivement abolir l’exploitation humaine et faire du souvenir des victimes et des combattant·e·s d’hier une source d’inspiration pour les générations futures ».
 

A cette fin, l'enseignement, l'apprentissage et la compréhension de cette Histoire sont des outils indispensables pour la construction de sociétés inclusives basées sur le respect de la dignité et des droits humains de TOUS.