Confinement et travailleur.se.s du sexe : une précarisation accrue

Mardi, 16 Juin 2020

Du 18 mars à début mai, la Belgique était confinée. La règle : le télétravail. Pour les travailleur.se.s du sexe, impossible de poursuivre leur activité et donc, de s'assurer un revenu décent.

Personne (ou presque) n'a parlé de ces hommes et de ces femmes durant la crise sanitaire. Les travailleur.se.s du sexe ont dû cesser leur activité ; nombre d'entre eux-elles ne sont pas déclaré.e.s, ce qui les empêche de prétendre à toute aide publique pour supporter la perte de revenus pendant plusieurs mois. Malheureusement, la solidarité n'a pas été suffisamment au rendez-vous pour ces oublié.e.s, malgré l'aide apportée par des structures comme Médecins du Monde ou la mise en place d'une cagnotte par l’Union des Travailleu(r)ses du Sexe Organisé.e.s pour l’Indépendance, ainsi que le don de colis alimentaires. La précarisation est extrême, d'autant que 85% des prostitué.e.s viennent de l'étranger et sont exploitéé.e.s.

À côté de la précarisation, c'est aussi la violence contre les travailleur.se.s du sexe qui a augmentée. Physique, sexuelle, morale, elle n'a fait que rendre plus urgente la nécessité de mieux accompagner les prostitué.e.s pour les protéger. Leur sécurité est en jeu : certain.e.s ont pris la voie de l'illégalité pour pouvoir simplement se nourrir ou payer les factures, risquant ainsi d'être contaminé.e.s par le COVID-19. À défaut de ne pas respecter les règles de confinement, d'autres ont dû se tourner vers le sexe virtuel (en ligne). À l'heure du déconfinement, la confusion règne dans le secteur. La prostitution peut reprendre, à la discrétion des communes, mais les risques restent présents. Quelles que soient les mesures prises, la situation des travailleur.se.s du sexe restera précaire et marquée par l'insécurité tant qu'aucune autorité ne se décidera à leur venir en aide. La solidarité n'est pas sélective, et chacun.e est digne d'être aidé.e !