Course de femmes aux JO

Au Japon, de grandes entreprises apportent leur soutien à la communauté LGBTQ+

Mardi, 8 Juin 2021

Les débats autour de la première loi japonaise de protection des minorités LGBTQ+ piétinent au parlement, alors que les organisateur·rice·s des Jeux Olympiques et la société civile pressent le parti au pouvoir de l’adopter avant les vacances parlementaires d’été, le 19 juin 2021. Dans ce contexte, une dizaine de grandes compagnies apportent leur soutien au projet de loi, disant que « le commerce international s’épanouit dans les environnements inclusifs ».

Outre les différents problèmes liés à la pandémie mondiale de Covid, l’organisation des Jeux Olympiques de Tokyo se heurte aux problématiques LGBTQ+. En effet, alors que la Charte olympique bannit toute discrimination basée sur le genre ou la sexualité, et alors que les JO de Tokyo verront la première participation d’une sportive transgenre à cette compétition, une récente étude de l’OCDE place le Japon en avant-dernière place des pays développés concernant la protection des droits des minorités LGBTQ+. À l’inverse de nombreux pays, le Japon ne dispose toujours d’aucune loi interdisant les discriminations sur base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Pourtant, un sondage réalisé en novembre 2020 montrait que 88% des Japonais·es y seraient favorables, indiquant une progression des mentalités parmi la population.

D’octobre 2020 à février 2021, la campagne « #EqualityActJapan » a réuni 106.250 signatures. Cette pétition, lancée par les organisations civiles J-All, Athlete Ally, All Out et Human Rights Watch, avait pour but de demander au PLD (Parti libéral démocrate, droite), le parti au pouvoir, de créer une telle loi. L’opération fut un succès, et le parlement commença des négociations bipartisanes entre le PLD et l’opposition dans le but d’accoucher d’un texte de loi avant le 23 juillet 2021, date de lancement des JO.

Problème : alors que le texte était prêt à être voté, des discussions internes au sein du PLD firent voler le projet en éclat, un politique du parti ayant même dit « [qu’]être LGBT va à l’encontre de la préservation de l’espèce humaine ». Au cœur de la polémique, une phrase du texte en particulier fait peur : la mention explicite que « la discrimination est inacceptable ». Certains politiciens conservateurs craignent qu’elle risquerait d’ouvrir une boîte de Pandore et « pourrait créer la confusion en augmentant le nombre de procès sur base d’accusations de discrimination ». Résultat : le PLD a refusé de faire voter le projet avant les vacances parlementaires du 19 juin 2021, et donc avant les Jeux Olympiques.

Dans ce contexte, une dizaine de grandes entreprises internationales (parmi lesquelles Coca-Cola, Pepsi, Intel ou Microsoft) ont décidé d’apporter leur soutien à la communauté LGBTQ+ en publiant un texte commun soutenant le projet de loi japonais. Parmi leurs arguments, on retrouve l’idée que « le commerce international s’épanouit dans les environnements inclusifs » et que la recherche prouvait que « des sociétés ouvertes, inclusives et diverses étaient meilleures pour la croissance économique, et que les discriminations sur base de l’orientation sexuelle ou l’identité de genre sapaient les perspectives de succès économiques ».

Ce que fait POUR LA SOLIDARITÉ

Avec son projet RainboW, PLS vise à faciliter et améliorer l’accueil des personnes réfugiées LGBTQI+. PLS a également rédigé cette note d’analyse sur les droits des personnes LGBTQI+.