Le prix Nobel de la paix 2024 attribué à Nihon Hidankyo : la menace nucléaire un danger toujours omniprésent ?
Ce vendredi 11 octobre, le prix Nobel de la paix a été décerné à l’organisation japonaise anti-armes atomiques Nihon Hidankyo qui regroupent des survivants des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.
Un prix Nobel symbolique dans un monde sous la menace nucléaire
Ce Prix Nobel de la paix revêt une dimension particulièrement symbolique, car l'année prochaine marquera les 80 ans des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis. À cette époque, l'humanité découvrait pour la première fois l'ampleur de la destruction qu'une arme nucléaire pouvait provoquer. Cependant, cette symbolique prend une résonance encore plus forte aujourd'hui, car l'éventualité d'une nouvelle utilisation de l'arme nucléaire n'est plus exclue, compte tenu des conflits récents.
En effet, le nombre de conflits armés dans le monde ne cesse d'augmenter, et plusieurs de ces conflits impliquent des puissances nucléaires. Selon l'Uppsala Conflict Data Program, la planète comptait 59 conflits en 2023, contre environ 30 en 2009. Non seulement les guerres sont plus nombreuses, mais les références explicites à l'usage potentiel de l'arme nucléaire sont de plus en plus fréquentes. Par exemple, le président russe Vladimir Poutine a brandi la menace nucléaire pour dissuader les pays occidentaux de fournir un soutien militaire à l'Ukraine, qui lutte depuis 2022 pour repousser l'invasion russe.
La nécessité de solutions collectives pour éviter l'escalade
Le Prix Nobel de la paix met en lumière le danger croissant pour l'humanité et l'urgence de trouver une solution collective pour empêcher l'utilisation des armes nucléaires. Il est crucial de renforcer le tabou autour de ces armes, de manière à ce qu'elles ne soient plus envisagées comme une option parmi d'autres. Leurs effets dévastateurs, tant sur le plan humain qu'environnemental, devraient rappeler à tous qu'il ne s'agit pas d'une menace ordinaire. Aujourd'hui, deux nations possédant l'arme nucléaire sont directement impliquées dans des conflits armés : la Russie, qui a envahie l'Ukraine, et Israël, dans le cadre de la guerre au Moyen-Orient. Si ce tabou venait à se dissiper, le monde pourrait entrer dans une ère où l'escalade nucléaire devient plus probable, accentuant les risques pour la paix mondiale et la survie de l'humanité.
Pas besoin de bombe atomique pour tout détruire
Il n'est pas nécessaire d'utiliser une bombe atomique pour anéantir un pays ou son peuple. La situation actuelle à Gaza en est un exemple, comme l'a souligné le président de Nihon Hidankyo lors d'une conférence de presse à Tokyo. Il a comparé les souffrances de la population palestienne à celles des japonais après les bombardements atomiques de la Seconde guerre mondiale. En effet, depuis les événements du 7 octobre, Israël mène une campagne de destruction massive en Palestine, provoquant la mort de près de 42 000 Gazaoui·e·s et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitant·e·s de l'enclave, ainsi que la destruction presque totale des villes. Israël a désormais étendu ses attaques au Liban, où plusieurs jours de bombardements ont déjà fait plus de 2 000 victimes, laissant craindre une intensification et une propagation du conflit dans toute la région.
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