Enseignement, (im)migration et discrimination en Belgique

Tuesday, 24 January 2023

En 2018, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a fait passer une résolution faisant du 24 janvier la Journée internationale de l'éducation pour célébrer son rôle crucial au service de la paix et du développement. A l'occasion de cette journée, POUR LA SOLIDARITE-PLS revient sur quelques analyses menées par l'Institut de Recherche, Formation et Action sur les Migrations (IRFAM) sur les thématiques de l'enseignement, la jeunesse et les migrations en Belgique.

L'éducation est un droit humain inscrit dans l'article 26 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Lorsqu'elle est de qualité, inclusive et équitable, elle favorise l'égalité entre les sexes et offre aux enfants, adolescent·e·s et même aux adultes, la possibilité de sortir de la pauvreté et de s’engager sur la voie d’un avenir prometteur. L'éducation est donc un enjeu et un défi universel essentiel.

En Belgique, la concurrence que se livrent des réseaux d’enseignements placés dans une situation de « quasi-marché scolaire », engendre des discriminations structurelles et institutionnelles, profitant d’abord aux classes moyennes éduquées. Ce schéma institutionnel original repose sur deux idées: celle d'un financement public à l'élève, et celle du libre-choix de l'école. 


Trajectoire scolaire et effet d'établissement

Dans cette première analyse, l'IRFAM montre l’influence des contextes d’implantation des écoles (liés au territoire, à l’environnement social, culturel, économique de la commune) et les difficultés particulières qui y sont rencontrées notamment en termes d’échec scolaire, particulièrement celui des jeunes évoluant dans les quartiers relégués bruxellois et dont les parents ne tiennent pas compte de l’effet d’établissement lors du choix de l’école.


Elèves syriens à l'école belge francophone : quels parcours scolaires ? 

Les jeunes syrien·ne·s ont été nombreux·ses à intégrer le système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). De nombreux rapports (Jacobs et Danhier, 2017) offrent un éclairage quantitatif sur la réussite des élèves migrants et leur trajectoire éducative. Le constat qu’ils dressent est sans appel : malgré les mesures prises ces dernières années en vue d’aider les jeunes immigrés à intégrer l’enseignement de la FWB, l’on observe chez ces derniers — même lorsqu’ils sont présents en Belgique depuis plusieurs années — des résultats scolaires largement inférieurs à ceux des élèves natifs, ainsi qu’un abandon scolaire plus fréquent. Iels sont aussi plus nombreux·ses à intégrer les filières les moins valorisées du système scolaire.
 

Discrimination des jeunes "issus" de l'immigration 

Cette analyse fait l'état des lieux de la question des discriminations en milieu scolaire en se penchant sur des rapports nationaux et internationaux et en appuyant ses développements par des témoignages et entretiens d’ancien·ne·s élèves. Celleux-ci rendent sensibles les conséquences d’un ressenti de discrimination en lien avec leur propre scolarité ou celle de leurs enfants, donnant à l’observation une perspective intergénérationnelle. 

Country: 

Belgium