Nouveau rapport d'Oxfam : « Égalité femmes-hommes. Grande cause, petit bilan »
« La grande cause de mon quinquennat », c’est par ces mots qu’en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait qualifié l’égalité des genres, les luttes contre les discriminations et la parité. Ces cinq dernières années le président français a malgré tout été la cible de très nombreuses critiques sur son action que nombre d’associations, de militant·es et plus généralement de citoyen·nes ont jugée plus que discutable sur ces sujets. Mais qu’en est-il réellement ? Quel bilan peut-on dresser de la « grande cause du quinquennat » ? L’ONG Oxfam France a donc décidé de passer au crible cette présidence dans un rapport très complet paru en ce début du mois de mars 2022, une période cruciale qui croise Journée internationale du droits des femmes et fin de la campagne présidentielle française.
Le rapport intitulé « Grande cause, petit bilan » laisse entrevoir l’analyse de l’ONG sur les cinq « années Macron » en France pour les droits des femmes et les luttes contre les discrimination. En effet, si l’ONG souligne quelques avancées salutaires, elles restent très minoritaires.
Des points insuffisants
- « Le pouvoir reste malgré tout une affaire d’hommes ». Si effectivement les femmes sont de plus en plus représentées en politique (l’on pourrait penser à l’augmentation du nombre de députées par rapport à la législature précédente), le pouvoir reste en grande partie entre les mains des hommes. Oxfam met alors en avant la composition des cabinets ministériels dont 80% sont dirigés par des hommes.
- Le bilan en ce qui concerne la lutte contre les violences est lui aussi vivement critiqué par l’ONG. Le budget alloué est radicalement inférieur à ce qui serait nécessaire selon les différentes organisations spécialisées.
- Sur l’égalité professionnelle, malgré quelques mesures efficaces qui concernent notamment la parité en entreprise, le bilan reste ici aussi très insuffisant. Oxfam met alors en avant de nombreux effets d’annonce et certaine mesures contre-productives qui viennent ternir le bilan.
Malgré tout, des améliorations à souligner
- Oxfam salue la mise en place d’une « diplomatie féministe » dans certains aspects de la politique étrangère de la France. Même si elle reste plutôt pauvrement dotée, c’est un pas dans la bonne direction assure l’ONG.
- Dans le domaine des droits sexuels et reproductifs, Oxfam salue notamment l’allongement de la durée légale pour l’accès à l’IVG et l’élargissement de l’accès à la PMA tout en pointant les débats suscités par ces mesures, et cela même au plus haut niveau du gouvernement.
Si effectivement l’ONG salue les avancées qui ont été faites dans de nombreux domaines et ne cherche pas à les minimiser pour servir son discours, le bilan reste malgré tout profondément insuffisant. Dans ses conclusions, elle écrit « les mesures entreprises ces cinq dernières années n’ont pas permis de transformer un système profondément sexiste. Les moyens ont été trop faibles et de multiples erreurs et ambiguïtés ont questionné la réalité de l’engagement de la France. ». Les impacts sur le société de la « grande cause du quinquennat » resteront terriblement limités.
