Appel aux dons de sang

Homosexualité : vers un élargissement de l'accès au don de sang ?

Friday, 14 January 2022

Avancée sociétale majeure, la France vient d’annoncer l’élargissement de l’accès au don de sang pour les personnelles homosexuelles qui seront soumis aux mêmes critères de sélection que ceux qui s’appliquent aux personnes hétérosexuelles. De plus, les questions relatives à l’orientation sexuelle des candidats disparaitront des questionnaires et entretiens préliminaires. Une belle avancée en matière d’égalité !

À partir du 16 mars 2022, les personnes homosexuelles pourront faire don de leur sang sur la base des mêmes critères applicables aux personnes hétérosexuelles. Il s’agit là d’une avancée sociétale majeure qui place la France comme l’un des premiers pays à abandonner le critère d’orientation sexuelle dans le processus de sélection. Dès la mi-mars, il y aura une interdiction totale de poser des questions relatives à l’orientation sexuelle du candidat dans les questionnaires ou lors des entretiens préliminaires.

Cette abandon de référence sur l’orientation sexuelle des candidats met fin à une « discrimination » fondée sur la sexualité des donneurs. Entre 1983 et 2016, les personnes homosexuelles n’étaient pas en mesure de donner leur sang en raison d’un risque accru de transmission du VIH. Ce n’est qu’en 2016 que leur droit a été ré-évalué, autorisant l’accès au don sous condition de respect d’un délai d’abstinence sexuelle de douze mois (même au sein d’une relation monopartenariat). Passé à quatre mois en 2020, c’est finalement une levée complète du critère qui a été annoncée le 11 janvier 2022 par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé en France.

À la suite de travaux menés par un Comité de suivi de l’arrêté fixant les critères de sélection des donneurs de sang, composé notamment d’associations de donneurs·euses, d’associations de patient·e·s  receveurs·euses et d’associations LGBT, les critères et les questions relatives aux relations sexuelles entre hommes ont été retirées. Les personnes homosexuelles devront alors remplir les mêmes conditions en la matière, c’est-à-dire un monopartenariat dans les quatre mois précédant le don.

Qu’en est-il de ce droit en Belgique ?

La Belgique est relativement en retard sur la question de l’accès au don de sang pour les personnes homosexuelles. Pour rappel, le don était totalement interdit pour les hommes homosexuels jusqu’en 2017. Depuis, le don a été rendu possible sous condition d’un respect de douze mois d’abstinence stricte. Ces conditions, interprétables comme une volonté de décourager les candidats potentiels ne semblent pas être sur le point d’évoluer. Malgré la perception discriminante de ce critère, la Belgique reste sur une logique de précaution quant à la transmission du VIH, logique qui peut paraître caduc lorsque des pays voisins avancent l’argument scientifique d’un faible risque de transmission.

À voir si la décision du voisin français enclenchera un débat sur l’allégement des critères et une potentielle évolution des conditions d’accès en Belgique.