femmes, travail invisible, charge mentale

Travail invisible, une réalité occultée: levons le voile!

Tuesday, 7 April 2020

Tâches ménagères, éducation des enfants, soin aux personnes âgées ou handicapées, ... La liste des activités nécessitant un investissement important de temps et d'énergie est longue. Et pourtant, aucune de ces tâches n'est considérée comme du "travail" digne de rémunération. A l'occasion de la journée du travail invisible, POUR LA SOLIDARITE-PLS tient à rappeler l'importance d'un travail que l'on a encore trop tendance à invisibiliser, niant de la sorte sa plus-value socio-économique. 

Ce que l'on appelle "le travail invisible", c'est le travail qui n'est pas reconnu comme tel et qui n'est pas comptabilisé dans la création de richesses au sein d'un pays. Or, il concerne l'ensemble de la société et constitue un rouage indispensable à son bon fonctionnement.  En dépit de cela et de la charge mentale qu'il représente pour celles et ceux qui l'accomplissent, la valeur socio-économique de ce genre de travail est totalement négligée.  

En cette période de confinement dû à l'épidémie de COVID-19, la question du soin aux autres (autrement appelé le "care") est d'autant plus actuelle. Ce care est un pan important du travail invisible réalisé, le plus souvent par des femmes – en raison des préjugés qui ont encore trop tendance à associer ce genre de tâches "au rôle de la femme". S'agissant d'un service indispensable, bel exemple de la nécessité de la solidarité au sein de notre société, le soin aux autres n'en demeure pas moins un travail, un ensemble de tâches qui demandent du temps, de l'énergie et qui imposent une charge mentale conséquente aux personnes qui s'en soucient. En effet, ce type de contribution, tout comme l'ensemble des tâches que l'on peut considérer comme du travail invisible, ne se limite pas à l'activité en tant que telle mais comprend également tout l'investissement personnel et émotionnel qui entoure sa réalisation. Ceci représente un poids considérable sur les épaules de celles et ceux qui accomplissent ces tâches non reconnues à leur juste valeur. 

C'est pourquoi, en ce mardi 7 avril 2020 (la journée du travail invisible est fixée par l'association canadienne Afeas au premier mardi d'avril), PLS invite tout le monde à réfléchir à cette réalité occultée, à tirer le voile et prendre conscience de l'importance de continuer à réaliser ces tâches tout en bénéficiant d'une plus juste reconnaissance. Celle-ci pourrait passer par une forme de rémunération de ce type de travail, par une adaptation des salaires des personnes dont le mi-temps est justifié par la nécessité de réaliser ces tâches, ... Dans tous les cas, le premier pas – que nous devons tou-te-s franchir – est de valoriser le travail invisible comme il se doit, de cesser d'en négliger l'importance, voire l'existence, en lui rendant sa visibilité.