Grenelle contre les violences conjugales : les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions

Wednesday, 27 November 2019

Le 25 novembre 2019, Edouard Philippe a dévoilé les mesures prises par le gouvernement afin d’enrayer les violences domestiques suite au grenelles sur les violences conjugales. Un programme ambitieux portant à la fois sur l’aide aux victimes, la prise en charge des auteur.e.s ou encore la formation des enseignants mais dont le budget, très faible, remet en cause sa faisabilité…

Un plan d'action large

Les mesures annoncées par le premier ministre se déclinent en plusieurs actes. L’objectif premier du gouvernement est d’assurer un meilleur accueil des victimes et de leurs enfants grâce à l’o de la ligne d’urgence 3919 en continu, l’ouverture de mille nouvelles places d’hébergements d'urgence ou encore une réflexion sur la rupture du secret médical en cas de danger imminent.  

Le gouvernement s’attaque également à la prise en charge des auteur.e.s avec la création de centres d’accueil régionaux, la déchéance des droits parentaux ou encore la généralisation du port du bracelet d’éloignement.

En complément, une grande campagne de prévention auprès des enseignants et des cours seront dédiés à la sensibilisation contre les violences faites aux femmes.

Le système judiciaire est pour sa part en pleine réflexion sur la refonte de son système suite à un rapport publié pointant ses nombreux dysfonctionnements.

Un manque de budget criant

Alors que Edouard Philippe annonçait débloquer un budget de un milliard d’euros en faveur de l’égalité femme-homme, la réalité est toute autre. En effet, sur le budget total plus de 750 millions d’euros sont destinés à des programmes d’aide pour les femmes des pays en développement pour 220 millions réellement alloués à la lutte contre les violences conjugales. Face aux réactions des associations, Marlène Schiappa, secrétaire à l’égalité entre les femmes et les hommes, a précisé que qu’un fond supplémentaire serait débloqué pour atteindre les 361 millions.

Les associations tendent également à nuancer le « large plan d’investissement »  puisque les fonds seront essentiellement dirigés vers des dépenses de fonctionnement, c’est-à-dire des programmes qui existent déjà et/ou dont la lutte contre les violences domestiques n’est pas leur activité principale. C’est le cas notamment des 73 psychologues recrutés au sein de la police nationale qui s’occuperont en réalité de l’ensemble des victimes se présentant au commissariat.   

Ainsi, alors que de nombreuses mesures annoncées existent déjà et ne sont pas appliquées faute de moyens, les associations s’interrogent sur le réel impact de ces nouvelles mesures…