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La Ligue du LOL : le harcèlement à l’heure d’Internet

Thursday, 14 February 2019

Des journalistes et des communicant.e.s parisien.ne.s membres d’un groupe privé sur Facebook sont aujourd’hui soupçonné.e.s d’avoir participé à une campagne de cyberharcèlement depuis 2009. 

L’éclatement de l’affaire fait grand bruit en France. C’est un article de Libération datant du 8 février 2019 qui a permis de libérer la parole. Dans la foulée de ces révélations, un nombre important de membres du groupe a été mis à pied par leurs employeur.euse.s.

Une trentaine de personnes réunies dans ce groupe a diffusé sur Twitter et sur Internet des messages tournant en dérision ou parfois harcelant des cibles avec des messages à caractère sexiste, raciste, homophobe mais aussi avec des montages photo et des canulars téléphoniques. La plupart des auteur.e.s sont des hommes qui appartiennent au monde du journalisme parisien et la majorité des victimes sont des femmes.

Si de nombreuses situations de harcèlement ont été recensées, nombres d’entre elles sont désormais prescrites et il est difficile d’en apporter la preuve. Les témoignages recueillis font état de trois types de situation :

•    Injures
•    Diffamation
•    Harcèlement. 

Quelles conclusions en tirer ?
Dans l’ère de l’après #MeToo, l’affaire révèle que la parole dans les affaires de harcèlement et de sexisme est encore difficile à libérer. De nombreuses personnes ont en effet préféré se taire par peur pour leur avenir professionnel. 

Cette affaire témoigne également de la domination des hommes blancs issus des classes privilégiées dans le monde journalistique et de leur pouvoir d’influence. Tous blancs et majoritairement masculins, les auteur.e.s de ces actes adressaient leurs messages à l'encontre des femmes (principalement des féministes), des personnes racisées ou encore des personnes issues de la communauté LGBTQI+. Certains médias parlent de "boys club" pour décrire les pratiques de ce groupe huppé du cercle parisien qui diffusait des messages discriminatoires à l'égard des minorités.

Deux associations de journalistes ont publié une tribune dans Le Monde pour un appel à une prise de conscience des rapports de discrimination et de domination dans ce milieu. Au XXIème siècle, il est temps que les choses changent !