Violences domestiques : La France n’en fait pas assez selon le GREVIO

Mardi, 19 Novembre 2019

Le Groupe d'experts du Conseil de l'Europe sur l'action contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (GREVIO) vient de publier un rapport dans lequel il fait un état des lieux des politiques menées par la France ces dernières années en la matière. S’il salue les efforts accomplis, il épingle surtout les lacunes actuelles…

Lors de la ratification de la Convention d’Istanbul, en 2014, la France s’était engagée à respecter des engagements en matière de lutte contre les violences domestiques. Cinq ans après, le GREVIO publie une analyse des dispositifs juridiques et politiques publiques mis en place par la France pour honorer ses engagements. Le constat est sans appel : les efforts réalisés restent insuffisants et la France doit mettre d’autant plus de moyens pour attendre les objectifs fixés par la Convention.

Des lacunes dans tous les domaines

Sur le plan juridique, les experts soulignent notamment une mauvaise définition du viol, celle-ci n’incluant pas le libre consentement elle mène trop fréquemment ainsi à une requalification des faits en agressions sexuelles.

Pour ce qui est de l’aide aux victimes, le GREVIO appelle à l’accroissement du nombre de places dans les centres d’aides d’urgence mais aussi à un usage plus fréquent des ordonnances de protection. Les experts remarquent également le manque de reconnaissance des enfants, en tant que co-victimes, et par conséquent leur faible prise en charge.

Enfin, ce rapport insiste également sur le manque de moyens humains et financiers alloués à la prévention de ces violences.

La réponse des autorités

Ce sont autant de points d'alertes qui ne pouvaient pas ne pas faire réagir les autorités compétentes. Si Marlène Schiappa, secrétaire d’état à l’égalité Femme-Homme et initiatrice du grenelle sur les violences conjugales s’est engagé à étudier les pistes proposées dans le rapport, le Haut Conseil à l’Egalité s’est, pour sa part, engagé à recevoir les experts du GREVIO.