Un label « maternités bienveillantes » pour lutter contre les violences obstétricales !

Vendredi, 18 Octobre 2019

Alors que les témoignages de femmes victimes de violences obstétricales s'accumulent depuis plus de deux ans, le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France vient d’annoncer la création d’un label « qualité » pour les maternités. Une réaction tardive mais encourageante qui vise à améliorer la prise en charge ²de la grossesse et ainsi renouer le lien de confiance entre les femmes et le corps médical.

La difficile reconnaissance des violences obstétricales

Lever le tabou des violences autour des violences obstétricales n’a pas été chose aisée : alors que les femmes osaient enfin parler des traumatismes vécus durant leur grossesse/accouchement, le corps médical se braquait, récusant des accusations injustifiées selon lui.

Dans les faits, les propos dénigrants et infantilisants, le manque d'information, la surmédicalisation, ou le manque de respect de l’intimité étaient pratiques courantes, comme en témoigne le documentaire d’Ovidie « Tu enfanteras dans la douleur ».

Deux ans après la libération de la parole des femmes, le Collège national des gynécologues et obstétriciens fait progressivement son mea culpa, à l’image du revirement de position de son président, le Pr Israel Nisand, qui déclarait récemment :  

« On avait l'impression de faire tout bien et tout juste, mais la libération de la parole des femmes nous a éclairés, parfois rudement, sur des manques profonds. »

Un label qui implique les femmes

Pour faire évoluer la situation, le Collège national des gynécologues et obstétriciens a donc choisi de mettre en place un label « maternité bienveillante », attribué sur la base du savoir-être et des bonnes pratiques des structures. Délivré pour un an, son renouvellement dépendra de l’évaluation des méthodes de l’établissement faite par les patientes prises en charge.

Construit à partir de douze critères dont le respect d’un taux d’épisiotomie raisonnable ou la formation du personnel aux pratiques bienveillantes, ce label a pour ambition de transformer profondément les pratiques en vigueur. En effet, il impose la transparence sur leurs pratiques, met en garde contre la surmédicalisation et encourage plutôt à tendre, dans la mesure du possible, vers des accouchements démédicalisés. L’idée est ainsi de réduire les actes médicaux tout en prenant plus en compte les besoins et appréhensions des patientes afin qu’elles puissent vivre une grossesse plus sereine.

L’ensemble de ces mesures répond à un objectif commun : renouer le lien de confiance entre les femmes et le corps médical. Si le chemin s'annonce encore long, la création de ce label représente un premier pas encourageant !