Stéréotypes de genre : entre intériorisation et discrimination

Mardi, 4 Octobre 2016

Une étude tirée des résultats du Baromètre social wallon fait état d'une intériorisation forte des stéréotypes de genre, notamment chez les femmes, menant à une sous-estimation des discriminations !

Pour la cinquième fois, l'IWEPS, l'Institut Wallon de l'Évaluation, de la Prospective et de la Statistique, a mené son enquête sur le Baromètre social de la Wallonie afin d'évaluer les opinions politique et le sentiment d'appartenance des personnes résidant en Wallonie.

Cette année, l'enquête a choisi de se consacrer à la thématique des discriminations, et particulièrement celles liées au genre dans un premier temps. Les résultats sont plutôt déconcertants !

 

Une incohérence entre la perception et le ressenti des discriminations

Alors que les femmes ressentent prioritairement les discriminations en fonction de leur sexe (22%) ou de leur âge (17%), ces critères discriminants apparaissent respectivement en avant-dernière et dernière position quand on interroge les wallons sur leur perception des discriminations les plus répandues. Les premiers cités sont l'origine ethnique (70%), ce que les hommes font aussi apparaître comme premières discriminations ressenties, puis vient la religion (67%), l'apparence (59%), l'orientation sexuelle (53%), le handicap (46%) et enfin, seulement, le sexe (29%) et l'âge (28%).

Il y a une cohérence entre la perception et le ressenti des hommes vis à vis de l'origine ethnique. Ce n'est pas le cas des femmes concernant le sexe. Quant à l'âge, qu'importe le sexe des personnes enquêtées, ce critère est largement ressenti comme discriminant, pourtant il reste très minoritaire quant à la perception que l'on s'en fait.

 

La prégnance des rôles sociaux genrés chez les femmes

Ce constat est lié à l'intériorisation des représentations sexuées qui est largement observée chez les femmes. Il semble en effet que ces dernières soient encore plus imprégnées des rôles sociaux genrés que leurs homologues masculins.

Ainsi, 60% des femmes et 56% des hommes considèrent qu'une femme travaillant à temps plein est négative pour la vie de famille. Près d'un-e enquêté-e sur 4 considère de plus que la carrière d'un homme passe avant celle d'une femme, tandis que 41% des femmes et 37% des hommes déclarent que la priorité doit être donnée à l'emploi des hommes devant celui des femmes si les emplois se font rares.

Les femmes seraient-elles finalement encore plus machistes que les hommes ? Ce serait se tirer une balle dans le pied. C'est pourtant ce qui semble ressortir de cette enquête.