Nouvelle-Zélande : 10 jours de congés payés pour quitter un.e conjoint.e violent.e

Lundi, 30 Juillet 2018

Le Parlement néo-zélandais vient de voter une loi permettant aux victimes de violences conjugales quittant leur partenaire de bénéficier de dix jours de congés payés. La mesure a pour objectif de soutenir les victimes dans les démarches relatives à leur séparation.

Il était urgent d'agir.

Avec en moyenne vingt-neufs décès par an, la Nouvelle-Zélande est, proportionnellement à sa population, l'un des pays développés les plus touchés par les violences domestiques. Les services de police néo-zélandais recevraient environ 120 000 appels par an, soit un appel toutes les quatre minutes.

Il s'en est fallu de peu.

La mesure n'a été adoptée qu'à 63 contre 57 voix. Les conservateurs du Parti National, groupe majoritaire au Parlement avec 56 sièges sur 120, ont en effet exprimé l'inquiétude de voir ces dispositions jouer en la défaveur des travailleuses et demandeuses d'emploi car affectant négativement leur activité.

Un exemple à suivre.

La Nouvelle-Zélande n'est que le deuxième pays, après les Philippines en 2004, à mettre en place une telle mesure. Le Conseil de l'Europe estime que 15% des européennes seraient victimes de violences domestiques quotidiennes. Il semble donc urgent d'institutionnaliser une telle forme de soutien à l'égard des victimes, afin de leur permettre d'effectuer les démarches relatives à leur séparation sans affecter leur situation d'emploi.

Rappelons que les femmes ne sont pas les seules victimes de violences domestiques : en France en 2016, les hommes représentaient 21% des décès consécutifs à des violences conjugales.