#MeTooTrans : la parole des femmes trans se libère

Jeudi, 14 Novembre 2019

Deux ans après le lancement du mouvement #MeToo qui avait libéré la parole des femmes sur le harcèlement et/ou les agressions sexuelles qu’elles subissaient, c’est au tour des femmes trans de témoigner de leur situation. Insulté-e-s, rejeté-e-s, agressé-e-s pour assumer leur identité, elles osent prendre la parole pour sensibiliser et faire évoluer les mentalités.

C’est à la suite d’un article intitulé « A quand un #MeToo des femmes transgenres ? » que le hashtag a été lancé sur les réseaux sociaux. En seulement quelques jours, les témoignages ont déjà afflués massivement. Et pour cause, dans son dernier rapport publié en avril 2019, SOS Homophobie décomptait plus de 200 signalements d’agressions transphobes dont près de deux cas sur cinq concernent la profération d’insultes quand les agressions sexuelles concernent un signalement sur dix.

Au-delà des chiffres, ces témoignagnes relatent une réalité violente où remarques déplacées, insultes voir agressions physiques et/ou sexuelles sont des phénomènes récurrents. Nombre d’entre elles racontent se faire refuser l’entrée des toilettes, traiter de « pédale » ou s’être fait touché les parties intimes par des inconnu-e-s, au motif qu’iels voulaient « vérifier » leur « vrai sexe », niant ainsi leur identité.  

Les victimes témoignent également d’une autre forme de violence : l’incompréhension de leurs proches. Elles font parfois face aux critiques voir au rejet de leur famille qui refusent d’accepter leur identité. L’une raconte comment on lui interdit de voir sa grand-mère car « ses conneries pourraient la tuer » quand une autre rapporte s’être fait traité de « monstre » par ses parents.

Par leurs témoignages, elles espèrent enclencher une prise de conscience dans la société et faire reculer les discriminations auxquelles elles font face quotidiennement.