Une approche intersectionnelle

L'approche intersectionnelle permet de prendre en compte le fait qu'une personne appartient à une certaine catégorie d'individus (ex: être une femme, être de religion musulmane, personne d'origine étrangère, etc.) pouvant être sujette à discrimination et, en plus, de considérer les effets de l'appartenance à plusieurs de ces catégories cumulées (ex: être une femme musulmane d'origine étrangère). Les personnes qui se trouvent ainsi à l'intersection de plusieurs sources de discriminations subissent souvent une nouvelle forme de discrimination résultant du cumul de plusieurs caractéristiques. Dans ce cas, 1+1 n'est plus égal à 2 mais à 3! 

Les recommandations de l'ENAR

Actif dans la lutte anti-racisme, l'ENAR invite la Commission européenne à intégrer l'approche intersectionnelle dans sa stratégie pour l'égalité des genres. Concrètement, l'ENAR adopte les recommandations suivantes: 

1. Combler les lacunes juridiques créées par une "single-axis approach" des discriminations et de l'inégalité dans les cadres de travail européens; 
2. La collecte d'informations sur la discrimination et l'inégalité intersectionnelle par les institutions européennes et les Etats membres;
3. L'assurance par l'Union européenne d'un traitement égal dans tous les domaines de la vie publique pour toutes les femmes, en ce compris les femmes de couleur, les femmes migrantes et les minorités ethniques et religieuses;
4. Le développement par les institutions européennes et les Etats membres de mesures positives en faveur de l'égalité pour faire face aux inégalités structurelles, en ce compris pour les femmes issues de minorités;
5. La mise sur pied de mécanismes consutatifs permanents par les institutions européennes et les Etats membres;
6. Le soutien du développement et de la prestation de formations [à propos de l'intersectionnalité] par les institutions européennes et les Etats membres;
7.  [...]

En effet, en n'abordant la question des discriminations que sous un seul angle, les institutions européennes et les Etats membres ont laissé un vide dans lequel des formes de discriminations plus complexes évoluent. De manière générale, envisager la question de l'égalité entre les individus sans adopter une approche intersectionnelle revient au final à nier la complexité de la situation concrète de chacun-e sous le couvert d'une présentation simplifiée et abstraite de la réalité. 

PLS prône l'approche intersectionnelle des discriminations, que ce soit dans le cadre de projets tels que MEET qui tend à prévenir l'islamophobie sexiste ou dans son fonctionnement quotidien. Cela permet de mieux comprendre les difficultés auxquelles se heurtent certaines personnes afin de les soutenir de la manière la plus efficace possible. Autrement dit, l'approche intersectionnelle défendue par l'ENAR – que PLS rejoint dans ses recommandations –, permet de mieux COMPRENDRE POUR AGIR!