Le Parlement européen vote pour l'égalité des genres dans les accords commerciaux

Lundi, 19 Mars 2018

Le mardi 13 mars, les eurodéputé-e-s ont validé à 512 voix pour et 107 voix contre une résolution en faveur d’une meilleure prise en compte de l’égalité des genres dans les accords commerciaux.

La membre suédoise du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL) Malin Björk, qui est en même temps co-rapporteuse du projet de résolution avec l’eurodéputée Eleonora Forenza (Italie, GUE/NGL), avait déclaré que « les politiques commerciales ne sont pas neutres sur l’égalité homme femme ».

Lors des débats, la résolution a rencontré peu d’opposition. « Si nous commençons à indiquer des clauses telles que vous proposez on va se rire de nous. […] Nous ne pouvons imposer notre vision du genre au monde. C’est simplement colonialiste », avait déclaré Joachim Starbatty, du groupe des Conservateurs et réformistes européens. Le groupe de l’Europe des Nations et Libertés avait quant à lui dénoncé via France Jamet, issue du FN, une mesure anecdotique dans une « Europe qui compte près de 20 millions de chômeurs ». Néanmoins, la résolution a été validée par la grande majorité des eurodéputé-e-s.

Dans cette résolution, le Parlement européen invite la Commission et les États membres à « prendre dûment en compte l’égalité des genres dans l’élaboration de nouvelles réglementations et accords, ainsi que dans la mise en œuvre et la révision des accords existants ». Cette prise en compte pourrait se faire par « l’inclusion d’un chapitre sur la dimension du genre dans les accords de commerce et d’investissement de l’Union », ainsi que par des références à des textes internationaux tels que la CEDAW (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’encontre des femmes).

L’eurodéputée Lola Sanchez Caldentey (Espagne, GUE/NGL), de la commission développement, a néanmoins demandé des précisions à la Commission sur les mesures concernées par cette « meilleure prise en compte de l'égalité des genres ». « Les traités commerciaux vont-ils obliger à étendre les congés maternité/paternité rémunérés et non transférables ? Vont-ils garantir le retour au travail ? Vont-ils interdire et pénaliser l’écart salarial […] ? Les millions de femmes qui ont soutenu la grève féministe le 8 mars dernier nous demandent des changements et pas seulement des phrases en l’air », a-t-elle conclu.