L’accès à l’emploi des femmes migrantes : les recommandations du réseau ENoMW

Jeudi, 18 Septembre 2014

Le Réseau européen des femmes migrantes (ENoMW) a récemment publié une série de brochures formulant des recommandations aux autorités nationales et européennes afin d’améliorer l’accès à l’emploi des femmes migrantes. Zoom sur quelques propositions et bonnes pratiques…

Dans un premier pamphlet, le réseau s’intéresse à la question de lareconnaissance des qualifications étrangères dans les pays de l’UE. L’introduction de la Blue Card Directive par l’UE a facilité la reconnaissance des diplômés à l’étranger : la directive visait effectivement à attirer les travailleurs hautement qualifiés (highly qualified workers) des pays du Sud. Les programmes de réinstallation des réfugiés en Europe favorisent également les citoyens les plus diplômés.  Pourtant, de nombreux emplois dans l’UE exigent aux travailleurs migrants de posséder un titre de séjour sur le long terme ou la citoyenneté du pays de l’UE. Ainsi, la reconnaissance des qualifications peut être vaine si elle ne s’accompagne pas de l’accès à la résidence.

Les principaux challenges auxquelles sont confrontées les migrantes sont : le fait de ne pas posséder des documents requis (plus le niveau de diplôme est bas, plus les obstacles d’accès à l’emploi sont nombreux), des pré-conditions liées au niveau local (ex : réussite à un examen national ou local),  l’opacité et le manque d’uniformité dans la validation des qualifications en fonction des secteurs, et, last but not least, la question de l’intersection légale entre les politiques liées aux qualifications et les législations relative à la citoyenneté.

Bonnes pratiques

France : L’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) intègre à son contrat d’accueil et d’intégration un bilan de compétences professionnelles.

Pologne : le projet Migration Career Center vise à réduire l’emploi illégal des étrangers en Pologne en encourageant les employeurs à recruter des migrants (aide pour les procédures administratives) et en assistant les étrangers dans leur recherche d’emploi.

Lire le pamphlet « Qualification Recognition » (EN)

Un deuxième pamphlet s’attaque au problème de déqualification de nombreuses migrantes, lié notamment à la faible reconnaissance des titres de compétences étrangers, à la division genrée des tâches domestiques, aux barrières linguistiques, à l’incompréhension des normes du monde du travail dans la société d’accueil et à l’absence d’information avant le départ.

Bonnes pratiques

UK : Le projet Migrant Women’s Mentoring & Social Inclusion de l’Arbour Youth Center !

Lituanie : Des femmes lituaniennes ont su s’organiser au sein de l’Organisation des femmes d’affaire de groupes ethniques lituaniens, visant à encourager les femmes à rechercher activement une carrière professionnelle ou à créer leur entreprise. Leur projet “Nordic Network for empowerment of Immigrant Women Without Prior Education Experience” (2013) s’attachait à développer les compétences linguistiques des femmes.

Lire le pamphlet « Deskilling Prevention » (EN)

Le troisième pamphlet aborde la question de l’entrepreneuriat :En Europe, les migrants sont plus enclins à devenir entrepreneurs que les nationaux et contribuent, grâce à leurs liens à l’étranger, au commerce avec le pays d’origine. Le taux d’entrepreneuriat féminin reste pourtant assez bas, environ 30% parmi les nationaux et locaux.  Selon le « Network on Ethnic Minority Businesses » de la Commission européenne, les entrepreneures migrantes font face aux difficultés suivantes : manque de compétence en gestion et business development, difficultés administratives, difficultés à obtenir des financements de la part des institutions bancaires classiques, faible investissement dans les milieux économiques, réseaux et associations.

Bonnes pratiques

République tchèque : le projet « Entrepreneurship as a route out of social exclusion » mené par l’organisation GLE et soutenu par l’UE,  proposait un coaching personnalisé pour les migrants futurs entrepreneurs, les accompagnaient dans leurs démarches administratives et encourageait la mise en réseau.

Autriche : La Vienna Business Agency (Wirtschaftsagentur Wien), structure attachée à la ville de Vienne, a développé en 2008 la Mingo Migrant Enterprises (MME), dont l’objectif était d’apporter, dans les trois prochaines années, son soutien à 300 entrepreneurs d’origine étrangère afin d’améliorer leurs perspectives économiques.  La devise du MME ? « Parlons affaires, et surtout dans votre langue maternelle. ». En savoir +

Lire le pamphlet «Entrepreneurship and self-employment»  (EN)

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