La population migrante dans le marché du travail européen

Lundi, 9 Avril 2018

L’intégration des migrant-e-s originaires des pays extérieurs à l’UE est un défi majeur pour établir la cohésion sociale en Europe. Une étude publiée récemment par Eurofound s’intéresse au niveau d’intégration des migrant-e-s et de leur descendant-e-s sur le marché de travail au sein de l’Union européenne.

Des approches récentes se concentrent sur les processus complexes d’adaptation pour expliquer pourquoi certaines minorités ethniques ont plus de facilités pour s'intégrer que d'autres. Pour expliquer ceci, ces théories soulignent l’impact des facteurs sociaux dans l’intégration, tel que le capital social, la discrimination et les défis et les opportunités que le pays d’accueil propose.

À ce titre, Eurofound lance une étude basée sur neuf pays européens : l’Autriche, la Belgique, la France, la Suède, le Royaume-Unis, la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne. Cette étude révèle que le pays d’origine influence le niveau d’intégration dans le marché de travail : tous-tes les immigré-e-s d’origine étrangère, à l’exception des Nord-américain-e-s, sont éventuellement plus susceptibles d’occuper une catégorie d’emploi subalterne que la population locale. Néanmoins, les personnes d’origine Nord-africaines et les femmes asiatiques sont particulièrement moins avantagées : iels ont moins de chances d’être actif-ve-s.

Dans ces pays européens, le niveau d’intégration sur le marché de l'emploi selon les générations est également analysé. Selon les résultats, les personnes qui ont immigrées à l’âge adulte sont considérablement moins avantagées que les nationaux. Iels sont également plus susceptibles d'occuper des emplois moins payés.

Un autre résultat de cette étude est le degré différent de diversité sur le marché de l'emploi parmi ces neuf pays. Les migrant-e-s et leur descendant-e-s en Suède et au Royaume-Uni ont des meilleures perspectives d’emploi ; tandis que l’Autriche, la France et la Belgique se situent dans une position faible. Concernant les pays membres où le phénomène migratoire est plus récent - les pays Sud européens - les immigré-e-s ont un taux élevé de participation au marché du travail mais iels occupent souvent des emplois mal rémunérés tel que le bâtiment et les services à la personne.

L’étude montre que le niveau d’intégration sur le marché de l'emploi ne s’améliore pas forcément en fonction de la génération. La surreprésentation de certains groupes dans les secteurs mal rémunérés montre qu’il existe une ségrégation ethnique dans le domaine de l'accès à l’emploi.

Enfin, l’étude résume que des politiques européennes visant à réduire ces inégalités et à promouvoir l’insertion socio-économique des migrant-e-s doivent plus concrètement se mettre en place.