Six mois après l'affaire Weinstein et #BalanceTonPorc, la toile se révolte à nouveau face à la culture du viol, encore ancrée dans les comportements policiers. Grâce au Tumblr Paye Ta Police on peut retrouver un nombre impressionnant de témoignages de femmes et de leur confrontation avec la police suite à une agression sexuelle, une confrontation qui s'accompagne de nouvelles violences. Les femmes sont confrontées à des violences verbales, et à de la culpabilisation de la part des policiers. Les policiers peuvent aussi pousser les femmes à ne pas porter plainte.

"Mademoiselle moi j'en ai vu des vrais viols, un vrai viol c'est quand vous êtes dans la rue et qu'il vous met un couteau sous la gorge, c'est affreux! Là vous l'avez fait rentrer chez vous, vous n'auriez pas dû faire ça, ça n'est pas un vrai viol"

À la fondation même de la culture du viol, on retrouve cette idée de "faux viol": idée selon laquelle un viol est forcément perpétré par un inconnu dans une ruelle, arme à la main. Or la réalité est toute autre, 9 fois sur 10 la victime connait son agresseur. On retrouve également l'idée selon laquelle une femme porte plainte pour se venger ou pour attirer l'attention: un-e français-e sur trois pense que la plainte est déposée pour se venger, et 23% pensent que les victimes cherchent à attirer l'attention en portant plainte.

La formation des gendarmes et policier-ère-s pour ce genre de situations devient de plus en plus urgente, afin de lutter efficacement contre ce genre de comportements, à la fois du côté de la police et des agresseurs. Et pour éviter la culpabilisation des victimes, inévitable dans le contexte actuel, comme le montre les discours recensés par Paye Ta Police. Le besoin de formation est d'autant plus important car la police représente l'État et se doit d'aider les victimes. Or les témoignages du blog montre bien le traumatisme que peut être un dépôt de plainte pour viol, parfois aussi violent que l'agression même.