Agressions dans les transports: que faire pour lutter?

Mercredi, 23 Mai 2018

La journaliste Anaïs Condomines a relaté il y a quelques jours l'agression qu'elle a vécu dans le métro. Elle conseille également quelques comportements à adopter en cas d'agression dans les transports en commun.

Le harcèlement sexuel dans les transports en commun est un phénomène malheureusement fréquent. L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales recense 267 000 agressions en deux ans en France. Les femmes sont les premières victimes, et plus particulièrement celles qui ont entre 18 et 21 ans.

Avec l'arrivée des smartphones le harcèlement prend de nouvelles formes. On note par exemple le phénomène de l'upskirting, qui consiste à filmer le dessous de la jupe avec son téléphone. La journaliste Anaïs Condomines en a fait les frais, elle relate son agression sur twitter:

La petite histoire du soir. Metro, ligne 3. Un mec s’assoit à côté de moi et colle ma cuisse avec la sienne. Je change de place. Il passe les 4 stations suivantes à me jeter des coups d’œil. 1/

Je me dis : « t’es folle, il ne te regarde pas et puis tout à l’heure, la cuisse, c’était pas fait exprès. » Sauf que : On sort ensemble à la même station. 2/

Le mec me dépasse, me montre ostensiblement son portable : sur l’écran, un porno. Le tout accompagné d’un long regard degueulasse. 3/

Je lui ai couru après en gueulant dans toute la station. Évidemment il a répliqué par des insultes du meilleur goût. Quand je suis arrivée à hauteur du guichet pour interpeller des agents, il s’est barré en courant. Au moins, il n’était pas serein.

— Anaïs Condomines(@AnaisCondomines) 14 mai 2018

La journaliste française n'en reste pas là, elle est allée à la rencontre des agents de la RATP afin de savoir quels comportements adopter dans ce genre de situation. Selon les agents il faut systématiquement porter plainte, même si l'agression ne vous parait pas grave, cela permet d'enrichir les statistiques pour ce genre de comportements mais aussi d'identifier l'agresseur.

Il est également conseillé, si cela est possible, de vérifier et de retenir l'heure de l'agression, car cela permettra d'identifier plus rapidement l'agresseur sur les vidéo-surveillances. Si cela ne vous met pas en danger vous pouvez également tenter de prendre l'agresseur en photo. Et si vous cherchez de l'aide, le plus efficace est de se rendre aux bornes d'appels d'urgences qui peuvent prendre en charge efficacement ces situations. La journaliste rappelle que ce sont des conseils et non des injonctions, que chacun-e fait face différemment à une agression, et que le plus important lorqu'on est confronté à du harcèlement ou des violences dans les transports en commun est de ne pas se mettre en danger.

Il existe également des numéros d'urgence, pour la RATP c'est le 3117 par téléphone ou le 31 17 7 par SMS. La STIB en Belgique recommande d'appeler la police (101) en cas d'agression, mais ne propose pas de ligne réservée aux cas d'agressions ou de harcèlement sexuel.