Accès au financement inégal : un frein à l'entrepreneuriat féminin

Mercredi, 4 Avril 2018

Le dernier baromètre "StartHer-KPMG" révèle que les inégalités d'accès aux financements demeurent un frein important à la création de start-up par des femmes entrepreneures en France. Celles-ci sont toujours confrontées à d'importants stéréotypes de genre.

Cette étude réaffirme l'important décalage existant entre les hommes et les femmes dans le domaine de l'entrepreneuriat, et particulièrement sur les financements. Les femmes ramassent beaucoup moins d'argent que leurs homologues masculins à travers leurs start-ups.

Premièrement, les femmes créatrices de start-ups (et donc obtenant des financements) ont été plus nombreuses en 2017 qu'en 2016. Cependant, leur proportion reste moindre, et les montants récoltés également. Le chiffre est flagrant en termes d'inégalités : seulement 7% du montant total des fonds attribués pour la création de start-ups concernent des femmes, bien que ce chiffre soit plus important dans le secteur du numérique par exemple, où il atteint difficilement 13%.

La cause de cet écart réside dans les nombreux stéréotypes qui persistent dans le domaine de l'entrepreneuriat. Tout d'abord en ce qui concerne les inégalités de formations, qui déterminent les secteurs d'activité dans lesquelles les start-ups se construisent. Les femmes sont par exemple beaucoup moins nombreuses dans le secteur de la haute-technologie, en raison de leur faible proportion dans les écoles d'ingénieurs. En revanche, les start-ups du numérique ou des services, secteur majoritaire des femmes entrepreneures, attirent des financements bien moins élevés.

De plus, il n'existe que très peu de modèles de femmes entrepreneures, ce qui rend difficile la projection et l'inspiration pour de nombreuses femmes qui se lancent dans le monde de l'entrepreneuriat. Ce sont plutôt les difficultés et les échecs qui sont représentées des femmes entrepreneures, ce qui n'inspire pas confiance et tend à détruire les velléités d'ambition et de réussite de celles-ci.

L'étude révèle également que ce dernier aspect est renforcé par les questions posées par les investisseurs lors des entretiens avec les entrepreneuses, qui concernent souvent les potentiels échecs alors que celles posées aux hommes concernent les perspectives d'avenir, ce qui complexifie les procédures de financement pour les femmes.

Il existe alors toujours de nombreux obstacles, qui s'accentuent les uns les autres, et qu'il est nécessaire de combattre pour une réelle égalité des chances.