Le grenelle des violences conjugales suggère d’impliquer les entreprises dans la lutte contre les violences domestiques !

Wednesday, 30 October 2019

Les différents groupes d’experts du grenelle des violences conjugales ont rendus leurs propositions ce mardi 29 octobre au gouvernement français. Parmi les 60 mesures, certaines visent à impliquer les entreprises dans la lutte contre les violences domestiques. Un enjeu sur lequel POUR LA SOLIDARITE est mobilisé depuis plusieurs années avec la construction du réseau européen CEASE.

Alors que le nombre de femmes tuées sous les coups de leur conjoint/ex-conjoint a déjà dépassé celui de l’année 2018, les résultats du grenelle des violences conjugales étaient très attendus. Présenté par Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité Femme-Homme, ces propositions visent à mieux reconnaître les victimes tout en leur assurant une meilleure protection. A cet égard, il est notamment proposé de rendre le numéro d’urgence (le 3919) ouvert 24/24, de former le personnel de police pour faciliter le dépôt de plainte ou encore de garantir un meilleur remboursement du suivi psychologique aux victimes.

Le volet pénal devrait, lui aussi, être renforcé par une double proposition : la reconnaissance des violences économiques et la requalification du « suicide forcé » comme circonstance aggravante. Un dispositif essentiel si l’on en croit les chiffres : 217 femmes se sont données la mort sous la pression de leur conjoint/ex-conjoint en 2018.

Impliquer les entreprises dans la lutte contre les violences domestiques

Lors de ses conclusions, le groupe de travail sur les violences économiques a reconnu la nécessité d’impliquer les entreprises dans la lutte contre les violences conjugales. Si cela peut surprendre au premier abord, cette proposition est d’autant plus censée lorsque l’on sait que plus de 70% des victimes estiment que les violences subies altèrent la qualité de leur travail.

Suivant ce constat, le groupe de travail a émis le souhait que les managers soient formé-e-s afin de déceler et mieux accompagner les victimes mais aussi que l’on affiche les numéros d’appels d’urgence au sein des entreprises.

Il a également été suggéré la création d’un congé spécifique attribué aux victimes pour qu’elles puissent quitter leur conjoint ou suivre une thérapie ainsi que le versement d’une pension, reprenant le modèle du fond d’indemnisation dédié aux victimes du terrorisme.

Si ces 60 mesures sont encourageantes, il faut maintenant attendre que le gouvernement mène une réflexion interministérielle qui aboutira à l’annonce de nouvelles mesures en novembre prochain.

Le réseau européen CEASE

Depuis maintenant deux ans, le réseau européen CEASE permet aux entreprises de s’engager contre les violences conjugales. A cet effet, les partenaires ont proposé des formations au personnel des entreprises engagées afin qu’il puisse reconnaître et accompagner un.e collègue victime de violences conjugales.  Le réseau a également travaillé sur des affiches de sensibilisation ainsi que sur un e-learning, afin qu’un plus grand nombre puisse en profiter.

Le dernier outil, le e-learning, sera présenté à la conférence finale du projet qui se tiendra à Bruxelles le 20 novembre prochain. Intéressé.e par ces outils ou simple curieux ? N’hésitez pas à vous inscrire à l’événement !