Crimes racistes et racisme institutionnel : quel constat en Europe ?

Friday, 27 September 2019

The European Network Against Racism vient de publier les conclusions de ses recherches sur les crimes racistes et le racisme institutionnel au sein de l’UE. Ce rapport pointe à la fois la hausse de ces crimes et les lacunes immenses dans leur prise en charge. Celles-ci sont renforcées par une certaine forme de racisme présente au sein des pouvoirs publics.

L’augmentation des crimes à caractère raciste

Sur la période 2014-2018, l’ENAR a recensé une hausse significative des crimes racistes, et ce pour l’ensemble des états concernés par l’étude. Bien que les chiffres varient selon les communautés et les pays, le rapport pointe une augmentation générale. À titre d’exemple, l’étude a recensé une hausse de 74% des crimes antisémites en France durant l’année 2018.

Ces augmentations peuvent être expliquées par des facteurs conjoncturels. Par exemple, on constate un pic de crimes antimusulmans suite aux attentats de 2015 en France ou au moment des élections au Royaume-Uni.

D’autre part, l’étude fait apparaitre l’émergence d’attaques à l’encontre des communautés jusque-là épargnées, et notamment les roms.

De la méconnaissance des crimes racistes à un racisme institutionnel

Le rapport dévoile premièrement l’ignorance des pouvoirs publics et du personnel en charge de ces crimes. Il y a, par exemple, une sous-estimation criante des crimes racistes dans la comptabilisation effectuée par la police.

Par ailleurs, il semble que les policiers minimisent ces crimes raciaux et mènent des enquêtes très succinctes. Le rapport dénonce aussi le racisme des agents qui ont tendance à ne pas croire certaines populations, enfermés dans leurs préjugés à leur sujet.

Si un tiers des états interrogés affirment avoir mis en place des politiques d’information et de formation du personnel en charge de ces victimes, l'étude démontre qu’elles sont insuffisantes et peu appliquées dans la réalité.  

Les lacunes sont donc encore considérables et concernent aussi bien le manque de ressources financières que les préjugés persistants dans le système judiciaire. Il est temps que les états européens s’imprègnent réellement de cette problématique et se donnent les moyens d’agir concrètement contre le racisme !