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Etat des lieux des violences faites aux femmes au sein de l’UE : Le chemin est encore long !

Tuesday, 10 September 2019

Début septembre, le parlement européen publiait un état des lieux sur les violences faites aux femmes au sein de l’Union Européenne. Un rapport alarmant qui souligne à la fois la multiplicité des violences, leur intensité et le manque de réaction des institutions européennes.

Un constat inquiétant  

Les chiffres sont sans appel, les européennes sont aujourd’hui plus que jamais victimes de violences. Ces dernières sont multiples et leur niveau élevé. Alors qu’une femme sur deux reconnaît avoir été victime de violences sexuelles, le harcèlement sexuel au travail concerne, lui, plus de 75% des femmes occupant un poste qualifié.

Bien souvent, les femmes taisent ce qu’elles subissent, en particulier lorsque cela concerne le domaine des violences conjugales où seul 14% des victimes osent porter plainte. En cause, la honte qu’elles ressentent face à ce qu’elles ont subi. Ce sentiment est provoqué par la permanence de mentalités régressives qui minimisent les violences faites aux femmes. Ainsi, près de 20% des européens estiment que les femmes exagèrent.

Des réponses politiques trop faibles

Face à ce constat préoccupant, les faiblesses des politiques européennes en matière de lutte contre les violences faites aux femmes sont nombreuses. L'action limitée de la commission en est un premier exemple. Celle-ci se focalise autour de la procédure de ratification de la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes. Cependant l’aboutissement de cette démarche reste incertain au vu des diverses oppositions au sein des différents états membres. D’autre part, les réponses sur le plan juridique sont, elles, restreintes puisque le droit européen ne fait pas mention spécifiquement des violences faites aux femmes. Cette compétence est reconnue aux états ce qui cloisonne les actions, et empêche donc l'édiction d'un arsenal juridique unifié.

Pour autant, le parlement ne reste pas inactif. En 2014, il a adopté une résolution pour ajouter les violences envers les femmes à la liste des domaines de criminalité particulièrement grave. Sa demande auprès du Conseil européen est pour l’instant sans réponse. Depuis 2015, il essaye d’influer sur la commission pour qu’elle mette en place une politique globale contre les violences faites aux femmes sans obtenir gain pour l’instant là non plus. Aussi, malgré la bonne volonté du parlement, il semble que la protection des femmes ne soit pas dans les priorités des organes décisionnaires de l'UE !

Il faut donc espérer que la nouvelle mandature permettra, enfin, de réellement considérer les violences faites aux femmes et d'appliquer des politiques adéquates pour répondre aux enjeux.