Homme

La réinsertion par le dialogue pour les auteurs de violence

Thursday, 16 May 2019

Le programme Altérité a été mis en place dans la ville de Besançon en France afin d'accompagner les hommes condamnés pour violences sur leurs compagnes ou leurs enfants.

Depuis son lancement le 1er octobre 2018, le programme Altérité a accueilli 18 hommes. Deux types de profils sont acceptés dans ce centre : « des auteurs déjà condamnés pouvant bénéficier d’un aménagement de peine ou des hommes sortant de garde à vue, placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès ». Grâce à ce programme les auteurs sont éloignés des victimes et peuvent accomplir un travail sur eux-mêmes.


Pourquoi ?

Sébastien Girin le responsable du centre précise que « c’est une manière d’éviter une double peine pour les victimes, qui se retrouvent souvent dans des situations traumatisantes quand elles sont obligées de partir. Et cela a aussi des conséquences sur les enfants, éloignés de leur école ou de leurs copains ».

Une fois par semaine ils rencontrent l’assistante sociale et la psychologue. Dans ce centre ils vivent en autonomie, conservent leur téléphone et doivent respecter un couvre-feu.

Les intervenant.e.s du centre ont bien conscience qu’ils ne peuvent pas changer toutes les situations. Le but est de provoquer un déclic et une prise de conscience chez les auteurs de ces violences. Car beaucoup de spécialistes le savent, la prison n’est pas le lieu idéal pour effectuer un travail sur soi-même.


Comment ?

Au programme des entretiens individuels, des travaux de groupe, des ateliers sur les émotions, les stéréotypes de genre ou encore le cadre juridique en matière de violences intrafamiliales.

Ce type de centre est relativement rare en France à contrario du Canada, pays novateur en la matière où près de 200 centres ont déjà vu le jour depuis le début des années 1980.

Selon Françoise Brié, directrice de la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), « le suivi sociojudiciaire mais aussi psychologique des auteurs est essentiel, notamment pour ce qui est de la sécurité des femmes et des enfants. Y compris sur le long terme ». La prise en charge des auteurs de ces faits est indispensable pour combattre ces violences. La remise en question, la prise de conscience, le partage et l’écoute sont autant d’éléments nécessaires pour mettre un terme aux cycles de violences.

Telle est par exemple la mission de Praxis, association sans but lucratif qui concentre ses activités autour des violences conjugales et intrafamiliales par l’animation de groupes de responsabilisation pour les auteurs de violences et l’organisation d’actions d’information et de formation à l’égard des professionnels.  



POUR LA SOLIDARITÉ-PLS depuis toujours engagée dans la lutte contre les violences de genre, mène le projet CEASE qui propose des formations à destination des managers et RHs les formant à cette problématique.

 

Country: 

France