Homicide conjugal

Homicide conjugal : la mécanique du crime

Monday, 26 November 2018

Dans le cadre des féminicides engendrées suite à de la violence domestique, une nouvelle étude démontre qu'il existerait un schéma d'action dominant : un homme tuerait sa partenaire à son domicile suite à un contexte de conflit majeur ou de séparation. Au Canada, plusieurs mesures ont été prises pour prévenir ce crime et en 10 ans, le chiffre a été divisé par deux. Envoyé Spécial y consacre un documentaire !

Alexia Delbreil, médecin légiste et psychiatre a réalisé la première étude d'ampleur sur les homicides conjugaux. D'après l'analyse de plusieurs homicides conjugaux, il est possible d'établir un schéma type où les circonstances et l'auteur suivraient la même mécanique du crime : un homme d’âge moyen, qui passe à l’acte au domicile conjugal avec une arme d’opportunités, c'est-à-dire un objet qui se trouve à portée de main. Pour beaucoup de cas, c'est un geste impulsif, motivé par un contexte de conflit majeur et de séparation. Dans 7 cas sur 10, la rupture est l’élément déclencheur du meurtre.

En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son partenaire. Pour prévenir et enrayer l'homicide conjugale, le Canada a mis en place un certain nombre de mesures :

  • Une législation spécifique pour les forces de l’ordre : pour empêcher un acte meurtrier, la législation québécoise permet aux policier.ère.s de saisir les armes d’un auteur potentiel de violence pour empêcher les homicides. Sur simple signalement de l’entourage, des voisin.e.s ou de la personne victime.
  • Une brigade des délits familiaux : 12 enquêteur.rice.s qui ne traitent que de violences conjugales. Les policier.ère.s ont même la possibilité de porter plainte dans les cas où la victime ne voudrait pas le faire elle-même.
  • Une formation pour les travailleur.euse.s sociaux et fonctionnaires (policiers, magistrats, médecins, enseignants...), au contact d'hommes violents. Ils sont sensibilisés à la détection de l’homicide conjugale et possèdent un outil d'évaluation de 42 critères pouvant aider à décrypter les signes avant-coureurs et repérer les situations à risque. Dans le cas d'un risque imminent, la justice est saisie.

La prévention multidisciplinaire en formant les intervenant.e.s de la santé, du milieu social, éducatif et associatif est indispensable pour stopper ces crimes et cette violence. Il est nécessaire que la Belgique adopte des procédures similaires pour diminuer les chiffres accablants.

Un documentaire à retrouver sur France TV Info !