5 idées reçues sur l'avortement

Friday, 25 May 2018

L'Irlande vote aujourd'hui sur l'avortement. L'occasion pour POUR LA SOLIDARITÉ de revenir sur 5 idées reçues sur l'avortement la plupart du temps relayées à tort par les militants contre l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Les idées reçues sur l'avortement fusent, et particulièrement sur les réseaux sociaux. La page Facebook "IVG: vous hésitez? Venez en parler", tenue par des militants contre l'IVG, relaie des informations fausses et de nombreux stéréotypes liés à l'avortement.

Idée reçue 1: "L'avortement génère des troubles psychiques"

C'est un argument très fréquemment utilisé par les militants "pro-life", le "syndrome post-avortement" amènerait selon eux à des troubles anxieux, des dépressions ou des comportements à risques. Les sites opposés à l'avortement parlent également "d'un sentiment profond de culpabilité, de honte et de ressentiment de la femme".

Les études utilisées comme apui par les militants contre l'IVG sont souvent peu sérieuses au niveau de leur méthodologie. Cependant des études scientifiques sérieuses sur le sujet démentent ces affirmations. Elles prennent en compte les antécédents de dépression au sein du groupe de femmes suivies, et ne montrent pas de différence significative en ce qui concerne les troubles psychiatriques des femmes ayant subi une IVG et celles qui n'ont pas eu cette expérience.

Idée reçue 2: "L'avortement met en péril la fertilité des femmes"

Les militants anti IVG affirment que l'avortement aurait un impact néfaste sur la santé reproductive des femmes. On peut lire sur le site partisanIVG.net, qui est présenté comme un centre d'écoute et d'information sur l'IVG mais qui est en réalité une association fondée par un couple de catholiques militants contre l'avortement :

"L'IVG par aspiration peut endommager les organes de reproduction et provoquer des problèmes à long termes qui mettent en jeu de futures grossesses"

Le Collège national des gynécologue et obstétriciens français a démenti ces affirmations en 2016. Cette idée reçue ne s'appuie sur aucunes données scientifiques.

Idée reçue 3: "L'IVG augmente le risque de cancer du sein"

Certains sites anti IVG affirment que l'avortement expose à des risques de cancer du sein et des poumons. L'argument avancé est qu'une consommation en grande quantitée de tabac post IVG favoriserait ces maladies.

Une étude américaine du College of Obstetricians and Gynecologists de 2009 montre que cette idée est en réalité une légende urbaine. Le rapport montre que les études affirmant qu'il existe un lien entre IVG et cancer du sein ou du poumon sont biaisée et que les études plus sérieuses ne montrent aucune relation causale entre les deux.

Cependant les avortements réalisés dans les pays où cela n'est pas autorisé engendrent plus de risques pour la santé pour les fammes. En Europe l'IVG est considéré comme sûr pour la femme à 97.9%, alors qu'en Afrique subsaharianne il n'est sûr qu'à 11.8%. Le manque d'hygiène explique cet écart, on rapporte régulièrement des tentatives d'avortement pratiquée grâce à l'insertion d'objets dans le vagin (rayons de vélos, verre pillé ou des racines de plantes) dans les pays où il n'est pas légal.

Idée reçue 4: "L'IVG est pratiquée par des femmes qui n'utilisaient pas de moyens de contraception"

Les militants contre l'IVG répandent régulièrement l'idée selon laquelle l'avortement serait un "moyen de contraception à part entière" pour certaines femmes. Marine Le Pen avait participé à la propagation de cette idée reçue en parlant "d'avortement de confort".

Mais les statistiques de l'Insee parue en 2017 montrent que seules 3% des femmes de 14 à 49 ans (ni enceintes, ni stériles et ayant des rapports hétérosexuels sans vouloir d'enfants) n'utilisaient pas de moyens de contraception. 72% des IVG concernent des femmes qui prenaient une contraception, et dans plus de 40% des cas cette contraception était considérée comme efficace médicalement parlant (pilule ou stérilet)

Idée reçue 5: "L'IVG est avant tout pratiquée par de très jeunes femmes"

Cette idée reçue, très répandue parmis les militants anti-IVG, est contredite par les statistiques sur l'avortement publiées par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) en juin 2017. En effet seules 7% des femmes ayant eu recours à l'IVG étaient âgées de 15 à 17 ans, là les femmes de 25 à 40 ans représentent 42% des femmes concernées par l'IVG .