Titiou Lecoq : "Osons parler de féminicide !"

Wednesday, 7 February 2018

La journaliste et bloggeuse féministe Titiou Lecoq choisit de porter le sujet encore tabou des féminicides sur le devant de la scène. Le féminicide, c’est le terme décrivant le meurtre d’une femme pour la simple raison de son sexe, un acte criminel trop souvent dépeint comme un "fait divers" ou "crime passionnel".

Ce crime déjà reconnu et intégré à la loi dans certains pays d’Amérique du Sud ne l'est, en Europe, qu'en Espagne et en Italie. Une résolution a été adoptée en Belgique pour lutter contre ces crimes en juin 2016, mais de nombreuses avancées restent à faire, notamment en termes d’éducation.

C’est dans cette optique que Titiou Lecoq entreprend, dans le journal Libération, une liste funèbre de chaque femme décédée en un an, en France, de violences conjugales : 

« Elle s’appelait Djamila. Elle avait 31 ans. Elle a été retrouvée sur son lit, victime de deux coups de couteau à la gorge et un à l’abdomen. A côté d’elle, les pompiers, qui venaient pour un problème de fuite d’eau, ont trouvé son compagnon, 47 ans, allongé. Il dormait, ivre. Il semblerait qu’il n’aurait pas supporté une infidélité. Alès, Gard. ».

La journaliste fait défiler les noms, pour sensibiliser, et pour aller au-delà de cette statistique glaçante : en France, tous les trois jours une femme meurt « sous les coups de son conjoint ».  Titiou Lecoq insiste sur l'aspect prémédité des féminicides, n'étant en aucun cas des accidents mais des violences faites volontairement à l’encontre de femmes de tous âges et de tous milieux sociaux.

À travers ce travail, c'est l'attention des pouvoirs publics qui est visé, notamment en ce qui concerne la difficulté de porter plainte pour violence conjugale. Un travail de sensibilisation est donc nécessaire auprès des forces de l’ordre et des populations. Certains pays d'Amérique latine s’arment d’observatoires et de statistiques sexuées qui permettent de mieux comprendre ce phénomène. En Europe les informations et données récoltées sur ces sujets sont produits essentiellement grâces aux associations militantes.

À son échelle, Pour La Solidarité s'engage contre les violences domestiques en prenant part au projet CEASE - Companies against gender-based violence - visant à impliquer les entreprises dans la lutte contre les violences conjugales.